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Un juge fédéral du Maryland a ordonné le retour d’un jeune migrant vénézuélien de 20 ans, expulsé illégalement à El Salvador, en violation d’un accord judiciaire conclu en 2019. Cette décision intervient dans le cadre d’un litige portant sur la protection des mineurs non accompagnés ayant demandé l’asile aux États-Unis.
Un ordre de retour suite à une expulsion contestée
La juge Stephanie Gallagher, nommée sous l’administration Trump, a sommé le gouvernement américain de faciliter le retour du migrant, désigné sous le pseudonyme « Christian » dans les documents judiciaires. Son expulsion vers El Salvador le 15 mars dernier constituait une infraction à un accord judiciaire signé en 2024, protégeant une classe de demandeurs d’asile entrés aux États-Unis en tant que mineurs non accompagnés.
Outre cette mesure, la magistrate a interdit toute nouvelle expulsion d’autres individus bénéficiant de cet accord, réaffirmant ainsi la portée contraignante de cet engagement.
Un contexte judiciaire et légal complexe
Cette affaire fait écho à celle de Kilmar Abrego Garcia, un autre migrant expulsé à tort vers El Salvador. Dans son ordonnance, la juge Gallagher a explicitement cité ce précédent pour justifier la nécessité du retour de Christian et l’examen de sa demande d’asile sur le fond.
Elle a précisé que pour assurer ce retour, les autorités américaines doivent formuler une demande de bonne foi auprès du gouvernement salvadorien et organiser le transfert sécurisé de Christian aux États-Unis. Cette démarche vise à garantir le respect des droits procéduraux prévus par l’accord judiciaire.
Une violation qualifiée de « rupture de contrat »
La juge a qualifié cette expulsion de « rupture de contrat », soulignant que cette affaire relève avant tout d’un différend contractuel lié à l’accord de 2019, distinct des expulsions fondées sur la loi sur les ennemis étrangers datant du XVIIIe siècle.
Le gouvernement américain, de son côté, défendait la légalité de la mesure en arguant que Christian, désigné comme « ennemi étranger » au titre de cette loi spécifique (Alien Enemies Act), avait perdu son statut de membre protégé par l’accord.
Accusations et contexte pénal
Selon une déclaration sous serment d’un responsable de l’Immigration et Customs Enforcement (ICE), Christian a été arrêté en janvier pour possession de cocaïne. Il a été condamné le 6 janvier 2025 au Texas pour ce délit, qualifié de crime en détention d’État.
Suite à cette condamnation, les autorités ont invoqué l’Alien Enemies Act pour justifier sa déportation, en le considérant comme membre du groupe criminel vénézuélien « Tren de Aragua ».
Les avocats des migrants contestent ce raisonnement, affirmant que l’application de cette loi n’exclut pas Christian de la protection accordée par l’accord judiciaire.
Protection judiciaire pour un autre migrant
Par ailleurs, le tribunal a également suspendu l’expulsion imminente d’un autre jeune Vénézuélien, âgé de 18 ans et nommé Javier dans les documents judiciaires. La juge Gallagher a estimé qu’il bénéficiait aussi de l’accord, et a émis une injonction temporaire empêchant son renvoi hors des États-Unis.