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Le leader nord-coréen Kim Jong Un a célébré l’« alliance invincible » entre la Corée du Nord et la Russie en inaugurant à Pyongyang la cérémonie d’ouverture d’un musée dédié aux soldats nord‑coréens morts à Kursk, marquant ainsi le premier anniversaire du déploiement de ses troupes pour combattre aux côtés des forces russes en Ukraine.
Cérémonie et musée commémoratif
Lors de la cérémonie, Kim s’est adressé aux familles des soldats nord‑coréens « qui ont combattu dans les opérations de libération de Kursk », qualifiant leur engagement d’« acte fondateur d’une nouvelle histoire de solidarité militante » avec Moscou.
Selon l’agence officielle KCNA, il a affirmé que « les années de fraternité militante, garanties par le sacrifice du sang précieux, avanceront sans interruption ». Le projet de musée comprendra un cimetière, une salle commémorative et un monument dédié aux unités déployées à l’étranger.
Kim a présenté ce musée — destiné à honorer les « exploits de combat » et la mémoire des héros tombés — comme « le premier du genre » dans l’histoire nord‑coréenne.
Contexte du déploiement et pacte de défense
En octobre 2024, des services de renseignement de l’OTAN, des États‑Unis et de la Corée du Sud ont indiqué disposer d’éléments montrant le déploiement de troupes nord‑coréennes aux côtés des forces russes.
Un mois plus tard, Kim et le président russe Vladimir Poutine ont ratifié un pacte de défense mutuelle, suscitant des inquiétudes internationales sur l’intensification de la coopération militaire entre les deux puissances nucléaires.
Le traité de partenariat stratégique global engage les deux pays à fournir une assistance militaire immédiate — par « tous les moyens » nécessaires — si l’un d’eux fait face à une « agression ». Cette clause a renforcé les craintes d’une alliance militaire structurée entre Pyongyang et Moscou.
Reconnaissances officielles et objectifs déclarés
En avril, la Corée du Nord a confirmé pour la première fois l’envoi d’un contingent combattant aux côtés des forces russes, affirmant que ses troupes avaient contribué à reprendre des territoires russes occupés par l’Ukraine.
Selon la déclaration nord‑coréenne rapportée par KCNA, les soldats ont été déployés pour « anéantir et écraser les occupants néo‑nazis ukrainiens et libérer la région de Kursk en coopération avec les forces armées russes ».
Estimations des effectifs et pertes
Kyiv et Séoul estiment que Pyongyang a envoyé plus de 10 000 soldats en échange d’une assistance économique et de transferts de technologie militaire de la part de la Russie.
Les bilans des pertes parmi les forces nord‑coréennes divergent fortement : en septembre, les services de renseignement sud‑coréens ont évoqué environ 2 000 morts, tandis qu’en janvier l’Ukraine a déclaré que des troupes nord‑coréennes avaient été retirées après de lourdes pertes. Le nombre exact de combattants encore engagés demeure incertain.
Activités récentes et implications opérationnelles
Plus récemment, l’Ukraine a affirmé que des soldats nord‑coréens stationnés en Russie menaient des missions de reconnaissance transfrontalières avec des drones, citant l’interception de communications entre opérateurs nord‑coréens et personnels de l’armée russe.
Parallèlement, le ministre de la Défense sud‑coréen a indiqué que la Corée du Nord aurait probablement reçu une aide technique russe pour le développement de sous‑marins en contrepartie de son engagement militaire contre l’Ukraine.
Ces éléments illustrent l’évolution des rôles opérationnels nord‑coréens, allant du combat terrestre à des activités de renseignement et de soutien technique, et posent de nouvelles questions sur la portée de la coopération militaire entre Pyongyang et Moscou.
Perspectives et tensions internationales
La célébration officielle de ce partenariat et l’élévation du statut des combattants nord‑coréens morts à Kursk témoignent d’un renforcement symbolique et concret des liens stratégiques avec la Russie.
Dans un contexte où plusieurs acteurs internationaux surveillent de près la montée en puissance de cette coopération, les annonces officielles et les révélations des services de renseignement continuent d’alimenter les débats sur les implications sécuritaires régionales et mondiales.