Home ActualitéLa Chine impose des droits provisoires sur le porc européen

La Chine impose des droits provisoires sur le porc européen

by charles
Union européenne (France incluse)

La Chine a annoncé qu’elle allait imposer des droits antidumping provisoires sur les importations de porc en provenance de l’Union européenne, dans le cadre d’une enquête lancée en juin 2024. Les droits envisagés varient entre 15,6 % et 62,4 %, et entreront en vigueur à partir du 10 septembre, selon le ministère du Commerce. Les mesures seraient provisoires, l’enquête devant se prolonger jusqu’en décembre pour d’éventuelles conclusions finales. Cette décision intervient dans un contexte de tensions commerciales entre Pékin et Bruxelles, exacerbées par d’autres sujets économiques et diplomatiques.

Drapeau de la Chine et de l’Union européenne
Drapeau de la Chine et de l’Union européenne

La mesure et ses détails

Selon le ministère chinois du Commerce, l’autorité responsable de l’enquête a déterminé, de manière préliminaire, que les importations de porc et de sous-produits porcins en provenance de l’Union européenne font l’objet de dumping. Des mesures « antidumping provisoires sous forme de cautions » à déposer auprès des Douanes ont été décidées, a-t-il ajouté. Ces droits, compris entre 15,6 % et 62,4 %, entreront en vigueur à partir du 10 septembre, selon le communiqué. Les mesures restent provisoires car l’enquête du ministère du Commerce doit se prolonger, comme prévu, jusqu’en décembre. Des conclusions finales devraient alors être rendues.

Les relations entre la Chine et l’UE se sont tendues ces dernières années, notamment après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Pékin n’a jamais condamné publiquement Moscou pour son invasion du territoire ukrainien mais se présente comme une partie neutre et un médiateur potentiel dans le conflit. La Chine est régulièrement accusée par certaines capitales européennes d’aider la Russie à contourner les sanctions occidentales, notamment en lui permettant d’acquérir les composants technologiques nécessaires à sa production d’armements.

Réactions et implications pour l’industrie porcine

La Commission européenne prendra « toutes les mesures nécessaires pour défendre ses producteurs et ses industriels », a assuré vendredi un porte-parole, après l’imposition par la Chine de droits de douane provisoires sur les importations de porc en provenance de l’UE.

« Très mauvaise nouvelle », la Chine est la première consommatrice mondiale de porc, une viande très utilisée dans la cuisine locale. A titre d’exemple, elle a importé l’année dernière pour 4,3 milliards de yuans (516 millions d’euros) de produits porcins en provenance d’Espagne, selon les Douanes chinoises. « C’est une très mauvaise nouvelle pour la filière porc dans son ensemble, et pas seulement à l’export, car cela aura sûrement un impact baissier sur le prix à la production en Europe », a indiqué à l’AFP Thierry Meyer, vice-président d’Inaporc, l’interprofession du porc en France. « Il n’y a jamais eu de pratiques européennes de dumping en Chine car si on les vend là-bas, c’est parce que les prix sont bons. Cette enquête est venue suite au problème des taxes (de l’UE) sur les voitures électriques », a-t-il ajouté. La France a exporté en 2024 un total de 115 000 tonnes en Chine. « La Chine est notre premier pays d’exportation, nous y exportons des morceaux non consommés en Europe, pieds, oreilles. Donc, pour nous, c’est un marché important », explique Anne Richard, directrice d’Inaporc.

Cette annonce intervient après une intense séquence diplomatique chinoise au cours de laquelle le président Xi Jinping a reçu des dizaines de dignitaires étrangers — dont les dirigeants russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong Un. MM. Xi, Poutine et Kim ont assisté ensemble à Pékin à un grand défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a vu dans cette rencontre « un défi direct » à l’ordre international. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié ces propos d’« irresponsables ». À la grande irritation des Européens, Pékin n’a jamais condamné la guerre en Ukraine et se présente comme partie neutre et médiatrice potentielle dans le conflit. Vendredi, le ministère chinois des Affaires étrangères a dit « s’opposer fermement » à toute coercition, après un appel du président américain Donald Trump aux dirigeants européens à faire pression économiquement sur le géant asiatique en raison de son soutien à Moscou.

You may also like

Leave a Comment