Un rapport de la Cour des comptes sur la Fondation 30 millions d’amis pointe une gestion jugée insuffisante des fonds publics et privés qu’elle collecte, après examen des comptes 2019-2023. L’institution met en exergue une thésaurisation jugée excessive et des réserves mobilisables estimées à près de 86 millions d’euros, soit environ 4,5 années de charges d’exploitation. La Fondation 30 millions d’amis, née de l’émission télévisée éponyme lancée en 1976 et transformée en fondation en 1995, bénéficie de dons et d’avantages fiscaux qui exigent une meilleure transparence et une planification renforcée. La Cour rappelle que les recommandations doivent être mises en œuvre avant la fin du premier semestre 2026, sous peine d’un impact sur le financement et la capacité de collecte.
La Cour des comptes épingle la Fondation 30 millions d’amis
Selon le rapport, l’activité est « modeste au regard de ses moyens », alors que son bilan montre 86 millions d’euros mobilisables, soit près de 4,5 années de charges d’exploitation. Le document rappelle un bilan de 135 millions d’euros en 2023, alimenté notamment par 39 millions de dons et par ces réserves. « La fondation dispose désormais d’une assise financière considérable », affirme la Cour des comptes, citant ces chiffres.
La Cour estime que « son activité » est « modeste au regard de ses moyens ». Elle déplore que le manque de transparence financière « ne permette pas aux donateurs de disposer d’une image fidèle de l’utilisation de leur générosité ».
Parmi les recommandations, qui doivent être mises en place avant la fin du premier semestre 2026 : le renforcement des compétences professionnelles des salariés, un contrôle interne structuré sur le recours aux prestataires, un plan stratégique et des programmations notamment sur le budget et l’immobilier. « Faute de se mettre en capacité d’employer ces fonds efficacement, la fondation s’exposerait à devoir réduire sa collecte », menace la Cour des comptes qui évoque dans son rapport « l’hypothèse d’une déclaration de non-conformité », soit la suspension de l’avantage fiscal dont bénéficie la fondation.
La Fondation 30 millions d’amis — à l’origine « Association de défense des animaux de compagnie » — a été créée dans le sillage de l’émission de télévision éponyme diffusée à partir de 1976, initialement pour recueillir les dons spontanés des téléspectateurs. Au-delà de la sensibilisation, son rôle a évolué vers le sauvetage des animaux maltraités: elle gère deux refuges et aide financièrement environ 215 refuges pour l’accueil des chiens et chats et 15 refuges pour l’accueil d’équidés.

Conséquences et perspectives pour les dons et l’action de la fondation
Sur le plan pratique, le rapport rappelle que les réformes doivent être mises en œuvre rapidement; en particulier des actions pour renforcer la gouvernance et la planification budgétaire dans le cadre d’un fondation financée par la générosité du public. La Cour évoque l’hypothèse d’une suspension de l’avantage fiscal si les mesures ne sont pas appliquées.
La dynamique de dons et l’action envers les animaux pourraient être affectées si les réformes ne se concrétisent pas, alors que l’institution continue d’assurer le sauvetage et le soutien d’un réseau d’associations et de refuges. La Fondation 30 millions d’amis reste donc soumise à une surveillance renforcée, avec les indicateurs financiers publics qui seront examinés dans les prochains bilans.
Rappel historique: la fondation a été créée dans la lignée de l’émission, et elle continue d’être présente dans le paysage animalier en France, avec deux refuges et un réseau d’aide à 215 refuges pour chiens et chats et 15 refuges pour équidés.
