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La France bloque 5 sites pornographiques pour non-vérification d’âge

by Sara
La France bloque 5 sites pornographiques pour non-vérification d’âge
France, Chypre, République tchèque, Europe

Un premier tir de sommation adressé par le gendarme du numérique avant des mesures plus radicales.

Vous l’avez peut-être constaté au détour d’une recherche inopinée suivie d’un clic malencontreux : les contenus de YouPorn, RedTube et Pornhub ne sont plus consultables depuis le web français. Le groupe Aylo, propriétaire de ces plateformes, a préféré bloquer l’accès depuis la France plutôt que de se plier aux nouvelles exigences de vérification d’âge imposées par l’État.

Un arrêté du ministère de la Culture, publié en mars, laissait jusqu’au 6 juin à 17 sites pornographiques pour mettre en place un système empêchant les mineurs d’accéder à leurs contenus. Certains, comme Aylo, ont donc fermé leurs portes aux internautes français ; d’autres tentaient visiblement de passer entre les gouttes. Certains viennent d’être rattrapés par la patrouille.

4X dans le viseur

En effet, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) veille décidément au grain. Elle vient d’adresser une mise en garde à cinq sites — Xnxx, Xvideos, Xhamster, Xhamsterlive et Tnaflix — basés à Chypre ou en République tchèque qui ne vérifient pas l’âge de leurs visiteurs. Le coup de semonce prend la forme d’une lettre d’observations. C’est la première étape avant un blocage ou un déréférencement.

À propos des trois sites évoqués en début d’article, le communiqué glisse quelques mots à leur sujet. L’Arcom écrit qu’elle n’a pas eu à intervenir, du fait qu’Aylo ait décidé « de les retirer du marché français pour se soustraire à ses obligations, ne proposant ainsi plus directement de contenus pornographiques en France ».

Les sites X ne veulent pas endosser la responsabilité

Pour sa défense, Aylo avait mis en avant un argument certes bien choisi pour se déresponsabiliser, mais qui soulève tout de même une question de fond. Le groupe clame son refus de collecter des données personnelles de ce type, pour des raisons évidentes d’anonymisation et de protection de la vie privée. Il plaide pour une autre approche basée sur une vérification de l’âge en amont, directement via le système d’exploitation de l’appareil ou une application tierce.

Bref, si l’intention du législateur semble claire, la mise en œuvre, elle, reste floue. La Commission européenne s’est toutefois saisie du sujet. Elle travaille sur un outil paneuropéen de vérification de l’âge, inspiré du pass sanitaire : une application capable de certifier la majorité numérique sans divulguer l’identité. Ce système, pensé d’abord pour les réseaux sociaux, pourrait aussi s’appliquer aux sites pour adultes.

Cependant, la législation européenne ne permettrait pas d’imposer le recours à une application choisie. Une source anonyme évoque la volonté « d’imposer implicitement » aux plateformes l’usage d’un tel outil lorsqu’il verra le jour (d’ici cet été).

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