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La France a rapatrié treize femmes et enfants depuis les camps en Syrie, une opération décrite comme la première de ce type depuis juillet 2023. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a communiqué sur les suites judiciaires liées à ce rapatriement: deux femmes ont été placées en garde à vue sur commission rogatoire du juge d’instruction et une autre, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, sera présentée à un juge dans la journée. Les mineurs sont pris en charge dans le cadre de procédures d’assistance éducative sous la responsabilité du parquet de Versailles, et leur suivi centralisé est assuré en lien avec les parquets territoriaux. Cette opération intervient dans un contexte où des camps dans le nord‑est de la Syrie restent sous contrôle d’acteurs locaux, et où, en coordination avec l’ONU, il est envisagé de vider ces camps d’ici fin 2025. Au total, selon une source diplomatique, 179 enfants et 60 femmes adultes ont été rapatriés depuis 2019.
Treize femmes et mineurs rapatriés depuis les camps du nord-est syrien
Dans cette opération nocturne, treize femmes et leurs enfants ont été ramenés en France. Des dizaines de milliers de personnes de différentes nationalités restent actuellement retenues dans les camps, dont le camp Roj, et l’opération est présentée comme une étape dans les efforts humanitaires et sécuritaires.
Selon Marie Dosé, avocate des femmes rapatriées, « Pour les familles qui attendaient leurs petits-enfants, neveux et nièces depuis plus de six ans, c’est un immense et indescriptible soulagement », dans un communiqué transmis à l’AFP. Elle a ajouté: « Une nouvelle fois, la France fait le choix de l’arbitraire ». Elle dénonce également le sort de femmes sans enfant ou dont les enfants sont décédés, et que la France refuse désormais de rapatrier, ainsi que d’enfants nés en France et « conduits de force en Syrie » avant de pouvoir acquérir la nationalité, ou de jeunes majeurs enfermés dans d’autres lieux de détention syriens.
Matthieu Bagard, responsable du pôle expertise Syrie de l’ONG Avocats sans frontières France, a déclaré: « Ce rapatriement démontre une nouvelle fois que la France a la possibilité d’organiser ces opérations ». Il a toutefois regretté la situation des femmes et jeunes majeurs toujours « illégalement détenus ». Des dizaines de milliers de personnes restent dans les camps, et le collectif des Familles unies rappelle que des milliers d’enfants restent loin de leurs proches et que le cadre juridique des retours demeure un sujet de débats.
En février, l’administration kurde a annoncé, en coordination avec l’ONU, son intention de vider d’ici fin 2025 les camps du nord-est de la Syrie des déplacés syriens et irakiens, y compris les proches présumés de jihadistes, ce qui donne un contexte politique et humanitaire à ces rapatriements. Au total, 179 enfants et 60 femmes adultes ont été rapatriés depuis 2019, selon une source diplomatique.
Contexte et suivi des mineurs
Les mineurs rapatriés font l’objet de procédures d’assistance éducative sous la responsabilité du parquet de Versailles, et le Parquet national antiterroriste assure le suivi centralisé des mineurs en lien avec les parquets territoriaux. Cette opération s’inscrit dans un cadre de coopération internationale et de décisions judiciaires distinctes pour les adultes et les mineurs.
Réactions et enjeux futurs
Ce rapatriement intervient dans un contexte de débat en France autour des retours de ressortissants des camps syrien. Des voix humanitaires et juridiques appellent à des cadres clairs pour les mineurs et les familles, tandis que les autorités soulignent la possibilité opérationnelle de ces retours, mais rappellent les défis logistiques et les enjeux de sécurité. Le dossier reste sensible et les discussions autour des procédures et du suivi des retours devraient se poursuivre à la lumière de ce rapatriement.