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La gauche française prête à gouverner face au blocage parlementaire
Le leader de la gauche française, Jean-Luc Mélenchon, affirme que la gauche est « prête à gouverner » après être devenue le plus grand bloc politique au Parlement, mais le pays fait face à un blocage politique car aucun parti n’a remporté une majorité claire.
La coalition Nouveau Front Populaire (NFP) dirigée par Mélenchon et ses alliés ont remporté une pluralité à l’Assemblée nationale française au second tour des élections parlementaires le dimanche, remportant 187 sièges sur les 577 que compte l’Assemblée nationale, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Les résultats ont été un coup dur pour le Président Emmanuel Macron, dont l’alliance centriste En commun a réussi à remporter 159 sièges. Le Rassemblement national (RN) d’extrême droite de Marine Le Pen et ses alliés ont surpris en terminant troisièmes avec 142 sièges malgré une forte présence au premier tour.
Aucune des trois principales alliances arrivées en tête n’ayant remporté la majorité absolue de 289 sièges nécessaires pour former un gouvernement, la deuxième économie de la zone euro fait face à un Parlement suspendu, une situation inexplorée dans son ère moderne.
Cela pourrait pousser Macron à soit tenter de former une coalition fragile avec des modérés de gauche et de droite, soit à inviter le camp du NFP de gauche à diriger le gouvernement. Il pourrait également recourir à un gouvernement technocrate sans affiliation politique pour gérer les affaires quotidiennes.
Les résultats fragmentés devraient affaiblir le rôle de la France dans l’Union européenne et au-delà, et rendre difficile pour quiconque de faire avancer un programme national.
Qui sera le prochain Premier Ministre de la France ?
Le Premier Ministre Gabriel Attal a proposé sa démission lundi, mais Macron lui a demandé de rester « pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays ».
Al Jazeera’s Step Vassen, en reportage depuis Paris, a déclaré que Macron allait probablement « prendre son temps » et attendre que le nouveau paysage politique « se stabilise » avant d’apporter des changements majeurs.
L’alliance du NFP a rapidement exhorté Macron à lui donner une chance de former un gouvernement. La coalition s’engage à revenir sur bon nombre des réformes phares de Macron, à entreprendre un programme coûteux de dépenses publiques et à adopter une position plus ferme contre Entité sioniste en raison de sa guerre à Gaza.
« Selon la logique de nos institutions, Emmanuel Macron devrait aujourd’hui inviter officiellement le Nouveau Front Populaire à désigner un Premier Ministre », a déclaré la leader écologiste Marine Tondelier, l’un des nombreux membres du NFP considérés comme des candidats potentiels au poste de Premier Ministre.
« Le fera-t-il ou non ? Comme ce président est toujours plein de surprises, nous verrons », a-t-elle déclaré sur la radio RTL.
Mélenchon a souligné la possibilité de prises de décisions significatives « par décret » tant sur le plan national qu’international, en insistant sur le fait que la reconnaissance de l’État de Palestine serait l’une de leurs premières actions « le plus rapidement possible ».
Le NFP va-t-il forger un consensus ?
Il reste à voir si le NFP – un ensemble de partis de gauche comprenant La France insoumise de Mélenchon (LFI), le Parti Socialiste, les Verts et le Parti Communiste – peut rester uni et s’entendre sur une voie à suivre.
Clementine Autain, députée de LFI, a déclaré que l’alliance devait « décider d’un point d’équilibre pour pouvoir gouverner ». Elle a affirmé que ni l’ancien président socialiste François Hollande ni Mélenchon, une figure controversée même au sein de son propre parti, ne devrait être nommé Premier Ministre.
Le leader du Parti Socialiste, Olivier Faure, a prôné « la démocratie » au sein de l’alliance de gauche, qui a déclaré qu’elle choisirait un candidat au poste de Premier Ministre en son sein d’ici la fin de la semaine.