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La gauche s’oppose à Michel Barnier et Emmanuel Macron
Les élus des quatre partis de gauche se préparent pour leur rentrée parlementaire, déterminés à tout mettre en œuvre pour censurer le futur gouvernement. La France insoumise envisage même de destituer le chef de l’État, bien qu’aucune garantie ne soit en place pour parvenir à ce but.
Une rentrée sous le signe de l’opposition
Dans un climat politique déjà fracturé, la gauche exprime son indignation face à la nomination d’Michel Barnier comme Premier ministre par Emmanuel Macron le jeudi 5 septembre. Le Nouveau Front populaire a connu un échec dans sa tentative de propulser sa candidate, Lucie Castets, à Matignon. Face à un gouvernement jugé plus à droite qu’auparavant, les partis de gauche se mobilisent pour faire entendre leur voix.
Des objectifs clairs pour la session extraordinaire
Accusant le gouvernement de coup de force à la démocratie, l’alliance de gauche a plusieurs objectifs en tête. Elle réclame l’ouverture d’une session extraordinaire du Parlement avant la session ordinaire prévue pour le 1er octobre.
Cette demande s’accompagne de deux visées principales : premièrement, les élus de La France insoumise souhaitent déposer une proposition de loi destinée à abroger la réforme des retraites. En inscrivant leur texte à l’ordre du jour, ils pourraient éviter d’avoir à se prononcer sur une proposition similaire déposée par le Rassemblement National lors de sa niche parlementaire fin octobre.
Une motion de censure envisagée
De plus, la session extraordinaire servirait de cadre pour présenter une motion de censure, dont l’objectif serait de renverser le gouvernement de Michel Barnier. Toutefois, pour que cela réussisse, le RN devrait y apporter son soutien. Marine Le Pen a néanmoins signalé, dans un entretien à La Tribune, que ce gouvernement sera surveillé de près.
Sans majorité absolue, le sort de Michel Barnier repose sur la volonté du NFP, fort de 193 députés, et du RN, qui compte 142 élus avec ses alliés. Cyrielle Chatelain, la leader des députés écologistes, estime que la motion de censure clarifiera l’accord ayant conduit à la nomination de Barnier.
Les perspectives de la session extraordinaire
La session extraordinaire, bien que souhaitée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, serait soumise à la volonté du président de la République. Son entourage a indiqué que la rapidité de la formation du gouvernement serait déterminante pour la tenue de cette session.
Celle-ci permettrait à la gauche de soumettre une motion de censure à nouveau durant les débats sur les textes budgétaires qui devront être adoptés avant la fin de l’année. Matthias Tavel, député LFI, a déjà annoncé l’intention de déposer un maximum d’amendements pour que le budget ne reflète pas les priorités macronistes.
Des mobilisations dans la rue
En parallèle des démarches parlementaires, la gauche cherche aussi à mobiliser les citoyens dans la rue. Des manifestations ont eu lieu à travers la France, bien que leur ampleur soit largement inférieure à celle des précédents mouvements sociaux. D’autres mobilisations, notamment avec certains syndicats, sont attendues pour le 1er octobre, date de l’ouverture de la session ordinaire. Jean-Luc Mélenchon a même évoqué une rébellion du peuple français lors des marches.
Un avenir incertain pour la gauche
Le sort de ces mobilisations et l’impact des actions parlementaires demeurent incertains. Arthur Delaporte, député socialiste, a reconnu que même si la rue est un bon moyen de garder espoir, cela ne garantira pas une réaction de la part d’Emmanuel Macron.
Enfin, La France insoumise travaille aussi sur une procédure de destitution du président Macron, bien que les chances de succès soient limitées tant qu’il faut rassembler les deux tiers des voix à l’Assemblée nationale et au Sénat, majoritairement à droite.
Benjamin Lucas, porte-parole du groupe Écologiste et Social, a souligné la nécessité d’une transformation de l’alliance de gauche pour résister efficacement face au gouvernement, tout en se préparant pour les futures élections municipales de 2026. L’organisation interne de la gauche sera primordiale pour faire face à cette rentrée délicate.