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La Gendarmerie royale du Canada (GRC) prévoit d’utiliser de faux profils en ligne pour infiltrer des groupes extrémistes et ainsi déjouer d’éventuelles attaques. Cette approche, qui a déjà été utilisée dans d’autres pays, suscite des inquiétudes parmi les défenseurs des libertés civiles.
Une nécessité face à l’extrémisme croissant
La GRC a noté une augmentation significative de l’activité liée à l’extrémisme violent idéologiquement motivé, exacerbée par la pandémie de COVID-19. Un document stratégique interne, révélé par des sources, souligne l’importance d’étendre les enquêtes au-delà de la simple surveillance en ligne, en priorisant l’infiltration et la collecte de données.
Réactions et préoccupations
Cette initiative a été accueillie avec scepticisme par certains experts. Dominique Peschard, militant à la Ligue des droits et libertés, s’inquiète d’une définition trop large de l’extrémisme, qui pourrait conduire à des abus et à des atteintes à la vie privée. Il souligne que surveiller des groupes légitimes qui ne posent pas de menaces criminelles pourrait porter atteinte à leur droit d’association et à leur liberté d’expression.
L’impact potentiel sur la sécurité canadienne
Selon Pierre-Yves Borduas, ancien sous-commissaire à la GRC, cette méthode d’infiltration est essentielle pour anticiper les mouvements de groupes extrémistes, notamment ceux d’extrême droite basés aux États-Unis. L’issue de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre pourrait également inciter certains à agir au Canada.
Vers une approche plus proactive
La GRC cherche à devenir plus proactive en ligne pour éviter des tragédies similaires à l’attaque au camion-bélier à London, Ontario, où l’auteur était fortement influencé par des contenus extrémistes. À travers des opérations d’infiltration, le corps policier espère renforcer ses enquêtes et protéger les Canadiens.
Besoin de garde-fous
Les critiques appellent à des garde-fous pour encadrer les activités de la GRC. Des préoccupations demeurent concernant la transparence des pratiques policières en matière d’enquête en ligne, notamment après des conflits avec le commissaire à la protection de la vie privée du Canada.
Pour sa part, la GRC assure qu’elle respecte la Charte canadienne des droits et libertés, et que chaque opération d’infiltration est unique et évaluée indépendamment.