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La jeunesse d’aujourd’hui doit apprendre à être punk pour survivre

by Sara
La jeunesse d’aujourd’hui doit apprendre à être punk pour survivre
États-Unis

La jeunesse d’aujourd’hui fait face à des défis sans précédent dans un contexte politique et social incertain. Pour s’adapter et survivre, certains experts estiment que les jeunes doivent apprendre à adopter l’esprit punk, symbole de résistance et d’action collective autonome.

L’appel à l’esprit punk à Emerson College

Lors d’une projection récente à Emerson College de Boston, un étudiant a posé une question révélatrice : « Monsieur Mitchell, comment accéder au punk ? » Cette interrogation est venue lors de la présentation du film Shortbus (2006), œuvre de John Cameron Mitchell qui dépeint une scène artistique et sexuelle bohème de New York, antérieure à la naissance de la plupart des étudiants présents.

Le film avait été redécouvert par une génération plus jeune, souvent critique mais fascinée. Une étudiante avait même remis en question la légitimité du récit d’une femme asiatique cherchant à atteindre l’orgasme, protagoniste de Shortbus. John Cameron Mitchell répondit alors que grâce à la fusion entre l’écriture et la performance, cette histoire était devenue notre histoire à tous. Cette réponse, bien que sincère, laissa l’étudiante en demi-sourire, illustrant la méfiance d’une jeunesse en quête d’authenticité.

Illustration néon de bottes Doc Marten écrasant un smartphone

Un besoin de radicalité face à un avenir incertain

Cette année, les étudiants ont montré une attitude différente : plus craintifs, mais aussi plus ouverts et potentiellement plus radicaux. Ils sont conscients que les fondements démocratiques sont menacés, et qu’ils doivent acquérir de nouvelles compétences pour affronter cette réalité. L’esprit punk, avec sa capacité à défier l’ordre établi et à s’organiser de manière indépendante, semble s’imposer comme une voie nécessaire.

John Cameron Mitchell a alors entrepris une tournée dans 14 universités, apportant avec lui ses films Shortbus et Hedwig and the Angry Inch, ainsi que son podcast satirique Cancellation Island, dans lequel Holly Hunter incarne la fondatrice d’un centre de réhabilitation pour personnes « cancelées ». Cette satire met en lumière une justice populaire rapide mais fragile, qui se fragilise face à des menaces majeures telles qu’un ouragan fictif renommé « Ouragan Beyoncé » pour illustrer la diversité imminente.

Une génération divisée et en quête de sens

Au départ de la tournée, peu après la deuxième investiture de Donald Trump, les professeurs qui avaient invité John Cameron Mitchell étaient en état d’alerte. Ils faisaient face à des risques professionnels en abordant les arrestations de manifestants étudiants et les menaces de réduction des financements. La culture progressiste, bien intentionnée, avait parfois favorisé la division en exacerbant les différences identitaires, rendant difficile un discours unificateur.

Un professeur confia à Mitchell : « Nous avons fait le travail de Trump pour lui : nous sommes divisés pour qu’il puisse régner. » En effet, il est difficile d’annuler un despote en devenir.

Malgré cela, le regard des étudiants brillait encore d’espoir, même si leur apparence trahissait une certaine lassitude. Habitués aux confinements et à l’omniprésence des écrans, ils souffrent d’une attention fugace, d’une mémoire lacunaire, d’une obsession pour l’auto-diagnostic et d’une préférence pour le confort domestique. Parler de rencontres amoureuses, ou pire, de sexe, provoque souvent de l’anxiété.

Le punk : une stratégie collective pour traverser l’obscurité

Face à ces défis, que peuvent faire ces jeunes ? Renoncer à leur téléphone et à la culture de l’approbation contrôlée par les entreprises qui les entoure ? Cette idée semble insurmontable. C’est alors que Mitchell revient sur son expérience personnelle, mêlant éducation militaire, théâtre, cinéma et engagement queer durant l’épidémie de sida, pour défendre l’action collective en mode D.I.Y. (Do It Yourself).

Selon lui, la forme punk de cette action collective représente peut-être la seule voie pour traverser la nuit qui s’annonce. Ce mouvement, alliant anarchisme, inventivité et résistance, offrirait aux jeunes les outils nécessaires pour affronter un avenir incertain et préserver leur liberté.

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source:https://www.nytimes.com/2025/05/11/opinion/gen-z-punk.html

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