Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a ordonné à la mairie de Malakoff de retirer de son fronton le drapeau palestinien, dans un contexte où le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de s’opposer au pavoisement des mairies. Cette décision est présentée comme une première en France depuis l’entrée en vigueur des consignes ministérielles. Le dossier éclaire le débat entre neutralité du service public et liberté d’expression locale, alors que plusieurs mairies envisagent des gestes symboliques lundi, jour de la reconnaissance de l’État de Palestine par le président Emmanuel Macron.
À Malakoff, une décision de justice sur le drapeau palestinien
Le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a enjoint la commune de retirer immédiatement le drapeau sur le fronton de l’hôtel de ville, estimant que pavoiser le parvis serait contraire au principe de neutralité des services publics. Le ministère de l’Intérieur a rappelé, dans un télégramme cité par l’AFP, que « Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements », a indiqué la place Beauvau.
La mairie, décrite comme communiste, a dénoncé « un coup de force préfectoral contre la libre administration des communes ». Des décisions similaires dans d’autres départements ont été évoquées, amplifiant les tensions autour du pavoisement des bâtiments publics.
Des villes en planification et des réactions à l’échelle nationale
Plusieurs villes ont annoncé leur intention de hisser le drapeau lundi lors de la reconnaissance de l’État de Palestine par le président de la République. Nantes, Saint-Ouen, Saint-Denis et Tarnos ont été cités, tandis que Grenoble a également évoqué cette démarche, malgré les consignes de l’Intérieur. Dans le cadre des actions en cours, le préfet du Val-d’Oise a aussi suspendu la décision de Bezons d’apposer le drapeau sur son fronton, avant même le moment du piquetage.
« L’État non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement », a insisté samedi le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Hugues Moutouh, rappelant la position officielle. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire de Mauléon-Licharre, qui avait affiché un drapeau palestinien dès vendredi, l’a retiré samedi après une saisie par le préfet.
Le maire de Mauléon-Licharre, Louis Labadot, a expliqué à Ici Pays basque: « J’ai coupé les deux ficelles ce (samedi) matin et le drapeau est maintenant dans mon bureau. C’est une atteinte à ma liberté de penser ». Par ailleurs, la justice a suspendu la décision de Bezons et le tribunal a aussi pris en compte des décisions similaires dans le Val-d’Oise et les Pyrénées-Atlantiques.