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La majorité des Groenlandais soutient l’indépendance de leur île
Copenhague, Danemark – Pour Donald Trump, le président des États-Unis qui se présente comme un négociateur habile, le Groenland semble être une opportunité irrésistible.
Il a longtemps déclaré qu’il souhaitait acheter cette vaste île glacée, semi-autonome, qui fait partie du Danemark, riche en ressources minérales inexploitées et habitée par environ 56 000 personnes.
Les tensions autour du Groenland
En 2019, lors de son premier mandat, Trump a suggéré que les États-Unis devraient acheter le Groenland, le présentant comme un accord immobilier. En 2025, Trump, redevenu président, a exprimé ses préoccupations concernant la sécurité nationale et économique, estimant que la Chine et la Russie représentent une menace. Ces deux nations ont intensifié leurs activités militaires dans l’Arctique.
Trump a également remis en question les droits du Danemark sur le Groenland, déclarant que si tel était le cas, Copenhague devrait le céder aux États-Unis. « Je pense que le Groenland nous reviendra parce que cela concerne la liberté du monde », a-t-il déclaré aux journalistes à bord de l’Air Force One le mois dernier.
Il a refusé d’écarter une attaque militaire si ses exigences n’étaient pas satisfaites, une menace qui a ouvert un nouveau chapitre de tensions avec l’Europe.
Réactions des gouvernements
En 2019, la proposition avait été rejetée. Kim Kielsen, alors président du Naalakkersuisut, le gouvernement du Groenland, avait affirmé que le territoire n’était pas à vendre. Les gouvernements groenlandais et danois se retrouvent maintenant une fois de plus à souligner le même message.
Le président actuel du gouvernement groenlandais, Mute B Egede, a souligné les aspirations à l’indépendance et a confirmé un intérêt pour la coopération avec d’autres puissances, y compris le Danemark, l’Union européenne et les États-Unis.
Les opinions des Groenlandais
Une récente enquête d’opinion révèle que 85 % des Groenlandais ne souhaitent pas que le Groenland quitte le royaume danois pour devenir une partie des États-Unis. Si la population groenlandaise devait choisir entre être citoyenne danoise ou américaine, 55 % opteraient pour la citoyenneté danoise, tandis que 8 % choisiraient la citoyenneté américaine.
Le contexte géopolitique
Les déclarations de Trump concernant le Groenland et la sécurité nationale soulèvent des préoccupations. Selon Birger Poppel, professeur émérite à l’Université du Groenland, Trump ne respecte pas un ordre social international basé sur des règles où les frontières nationales sont reconnues, ce qui pourrait légitimer des conflits comme celui entre la Russie et l’Ukraine.
Les États-Unis ont des opportunités pour atteindre leurs objectifs géostratégiques au Groenland, notamment par un accord de défense avec le Danemark.
Les défis environnementaux
Le réchauffement climatique entraîne une diminution de la couverture de glace dans l’océan Arctique, ce qui augmente le trafic maritime, notamment par la voie maritime du Nord-Est. Poppel indique que cela pourrait également entraîner une augmentation du trafic naval de la Russie et de la Chine.
Les cinq nations arctiques – Canada, Groenland/Danemark, Norvège, Russie et États-Unis – se sont engagées, par la Déclaration d’Ilulissat de 2008, à résoudre les conflits dans la région par des moyens pacifiques.
La réponse du Danemark
Le gouvernement danois a lancé des plans pour renforcer la sécurité au Groenland en réponse aux menaces perçues. Bien que des efforts aient été annoncés pour améliorer la surveillance du territoire groenlandais, peu de progrès ont été réalisés au cours des quatre dernières années, malgré les pressions politiques groenlandaises.
Conclusion sur la base américaine au Groenland
La base aérienne de Thulé, établie par les États-Unis en 1953, a été construite après le déplacement forcé des habitants d’origine. Cette base, maintenant appelée base spatiale Pituffik, possède des systèmes d’alerte précoce et des capacités de surveillance spatiale.
Les préoccupations environnementales continuent d’augmenter, alors que l’augmentation de la production de combustibles fossiles par les États-Unis pourrait conduire à une hausse des émissions de CO2 et à un impact climatique accru.