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Un sondage de l’université Quinnipiac révèle que la moitié des électeurs américains estiment qu’Israël commet un génocide à Gaza. Cette perception varie fortement selon l’appartenance politique, avec des écarts marqués entre démocrates, indépendants et républicains.
Principaux résultats chiffrés
Le sondage met en lumière plusieurs tendances nettes dans l’opinion publique américaine :
- 77 % des électeurs se déclarant démocrates estiment qu’un génocide a lieu à Gaza.
- 51 % des électeurs indépendants partagent cette opinion.
- Parmi les républicains, 64 % ne pensent pas qu’Israël commette un génocide, contre 20 % qui le pensent.
- 60 % des électeurs s’opposent à l’envoi d’une aide militaire supplémentaire à Israël — la part la plus élevée depuis que Quinnipiac pose la question (novembre 2023).
- Les sympathies sont presque à égalité : 37 % se disent plutôt solidaires des Palestiniens et 36 % des Israéliens.
Méthodologie
Quinnipiac a interrogé 1 220 électeurs inscrits s’identifiant eux-mêmes, avec une marge d’erreur annoncée de ±3,4 points de pourcentage. Ces chiffres reflètent un instantané de l’opinion publique à un moment donné et montrent des évolutions depuis les premiers relevés sur le sujet.
Analyse et contexte
Selon l’analyste de Quinnipiac Tim Malloy, cité dans le communiqué accompagnant le sondage, le soutien à la population palestinienne augmente au moment où l’appétit pour financer militairement Israël diminue nettement. La formulation anglaise évoque « un mot d’infamie » pour qualifier l’évaluation sévère de la conduite de la campagne israélienne à Gaza.
Des organisations de défense des droits humains, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, ont accusé Israël de perpétrer un génocide à Gaza, allégations fermement niées par le gouvernement israélien.
Décisions judiciaires internationales liées aux accusations
Sur le plan juridique international, deux développements majeurs ont marqué la situation :
- En janvier de l’année dernière, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu une décision provisoire autorisant l’Afrique du Sud à poursuivre sa plainte accusant Israël de génocide. La CIJ a estimé que les Palestiniens avaient des « droits plausibles à une protection contre le génocide ».
- En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le commandant du Hamas Mohammed Deif, pour des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Conséquences politiques aux États-Unis
L’évolution des opinions publiques pourrait peser sur les décisions politiques à Washington, notamment en matière d’aide militaire. Le fait qu’une majorité d’électeurs s’oppose désormais à un accroissement de l’assistance reflète un tournant possible dans le débat politique américain.
La polarisation des perceptions selon l’affiliation politique pourrait aussi renforcer les lignes de fracture au sein des partis, alors que le conflit et ses répercussions restent au cœur de l’agenda international.