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Ursula von der Leyen présente sa nouvelle équipe à la Commission européenne
Son agenda est resté inchangé. Comme prévu, malgré le changement de dernière minute concernant le candidat français, Thierry Breton remplacé par Stéphane Séjourné, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté son équipe et les attributions de chaque commissaire ce mardi matin 17 septembre. Elle s’est déplacée spécialement au Parlement européen à Strasbourg pour cette annonce, démarrant par une réunion avec les chefs de partis avant de dévoiler les détails des nominations à la presse.
Réactions immédiates des eurodéputés
Les réactions n’ont pas tardé à fuser dans les couloirs de l’Hémicycle, suscitant commentaires, interrogations et critiques. Parmi les plus vives, celles concernant la nomination de l’Italien Raffaele Fitto, membre du parti populiste Fratelli d’Italia, responsable de la cohésion et des réformes. Ce choix pose question, notamment en raison de l’entrée pour la première fois dans l’histoire de la Commission européenne d’un commissaire d’extrême droite, un fait déploré par plusieurs eurodéputés.
Des inquiétudes face à l’extrême droite
« La commission n’a jamais été aussi à droite », a dénoncé Manon Aubry, présidente du groupe GUE (gauche unitaire européenne), soulignant que Fitto, proche de Giorgia Meloni, a été impliqué dans des affaires de corruption. L’ONG Corporate Europe Observatory renforce ces inquiétudes en rappelant ses antécédents judiciaires. Valérie Hayer, cheffe du groupe des libéraux, a également exprimé ses regrets face à ce choix politique, tandis que David Cormand, des Verts, a souligné la « normalisation de l’extrême droite » au sein des institutions européennes.
Un discours préoccupant sur l’écologie
Les Verts ont critiqué un « effacement du Green Deal », notant que dans les nouvelles dénominations de postes, le terme « vert » est remplacé par « clean » et « competitive ». Bas Eickhout a pointé du doigt cette évolution linguistique qui, selon lui, traduit un abandon des objectifs écologiques. David Cormand a ajouté que cela représentait un retour à un fonctionnement habituel où les notions de compétitivité l’emportent sur les objectifs environnementaux. De son côté, Manon Aubry a fait remarquer la disparition du mot « emploi » au profit de « compétences », reflétant une vision problématique des chômeurs.
Questions sur la parité et les nominations
Concernant la parité, 40 % des commissaires sont des femmes. Terry Reintke, coprésidente des Verts européens, a déclaré que ce chiffre était insuffisant, tout en notant qu’il aurait pu être pire. Elle s’est interrogée sur le choix de la France de remplacer Thierry Breton par Stéphane Séjourné, un homme, au lieu de montrer l’exemple avec une candidature féminine.
La nomination de Stéphane Séjourné sous le feu des critiques
Céline Imart, députée LR, a exprimé ses réserves vis-à-vis de la nomination de Stéphane Séjourné, qualifiant son expérience limitée dans ce portefeuille stratégique. Elle a mis l’accent sur son faible niveau en anglais et a averti que cela pourrait nuire à l’influence française. D’autres, comme Manon Aubry et des représentants du Rassemblement national, ont également critiqué son manque d’affiliation à un parti majoritaire à l’Assemblée nationale.
Auditons à venir et attentes des eurodéputés
Les auditions des commissaires auront lieu dans les semaines à venir. Chacun d’eux devra répondre à un large éventail de questions sur son parcours et ses engagements européens. Les eurodéputés, tels que Valérie Hayer et David McAllister, ont déjà averti qu’ils seraient vigilants face aux nominations, espérant empêcher toute montée du populisme au sein de la Commission. Si ces auditions se déroulent sans accroc, la Commission devrait commencer ses travaux le 1er décembre.