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La Suisse s’engage à instaurer une réglementation nationale sur le captage, le transport et le stockage du dioxyde de carbone (CO2). Cette décision résulte du soutien tacite du National à une motion du Conseil des États, validée également par le Conseil fédéral. Ces technologies sont désormais considérées comme essentielles pour atteindre la neutralité carbone.
Une loi-cadre pour la période 2031-2040
Le sénateur Damian Müller (PLR/LU) a présenté un texte demandant au Conseil fédéral de soumettre à l’Assemblée fédérale des propositions claires pour la mise en œuvre des objectifs climatiques sur la période 2031-2040. La capture, le transport et le stockage du CO2 doivent être encadrés par des lignes directrices précises, tant sur les aspects techniques que sur l’exploitation.
Parmi les points clés, la planification des conduites de CO2 devra anticiper les besoins futurs, les sites de stockage et les règles associées. Le gouvernement est également invité à définir les éventuelles aides financières et à harmoniser les procédures d’autorisation afin de faciliter le déploiement de ces infrastructures.
La stratégie du Conseil fédéral
Le Conseil fédéral soutient pleinement cette initiative, reconnaissant la nécessité de développer le captage, le transport et le stockage du CO2. Ces mesures seront intégrées dans la future loi sur la politique climatique post-2030. Actuellement, plusieurs options de stockage sont à l’étude, notamment dans le sous-sol suisse lorsque cela est possible, ainsi que dans des sites étrangers situés en mer.
Le gouvernement suisse admet cependant qu’il ne sera pas possible de stocker l’ensemble des émissions de CO2 uniquement sur le territoire national, rendant indispensable la coopération internationale.
Les réserves de Greenpeace Suisse
Malgré l’adoption rapide de cette loi-cadre, Greenpeace Suisse reste très critique. Mathias Schlegel, porte-parole de l’organisation, considère cette démarche comme un échec et une ouverture vers une « boîte de Pandore ». Il souligne que ces technologies sont encore peu fiables et que, dans de nombreux cas, elles ne garantissent pas de véritables émissions négatives.
Dans un entretien accordé à l’émission Forum, il insiste sur la priorité à donner à la protection des forêts et des océans, ainsi qu’à un renforcement ambitieux de la biodiversité. Selon lui, moins la société dépendra des technologies de captage du carbone, mieux ce sera pour l’environnement, d’autant que la dépense énergétique liée au captage, au stockage et au transport du CO2 est très élevée.
« À chaque fois que nous réussissons à réduire nos émissions, nous diminuons notre dépendance à ces technologies, ce qui devrait être la priorité absolue », affirme-t-il.