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Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a condamné l’utilisation de la pression coercitive contre la souveraineté des États, évoquant la situation entre la Russie, le Venezuela et l’ONU lors d’une rencontre diplomatique à New York, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Russie le 27 septembre 2025.
Lavrov à l’ONU : rejet de la pression coercitive et soutien à Caracas
Selon un communiqué du ministère, Sergueï Lavrov a exprimé, au cours d’un entretien avec le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Ivan Gil, son « refus catégorique de l’utilisation de la pression coercitive sur les États souverains comme instrument de politique étrangère ». Il a ajouté son « solidarité avec la direction vénézuélienne face aux menaces extérieures croissantes et aux tentatives d’ingérence dans ses affaires intérieures », en affirmant « son soutien total aux efforts de Caracas pour protéger la souveraineté nationale ».
Le communiqué précise que Russie et Venezuela se sont accordés sur un « approche commune » pour la plupart des questions inscrites à l’ordre du jour mondial et ont défini des mesures supplémentaires pour approfondir la coordination de leur politique étrangère dans les enceintes multilatérales, notamment au sein du groupe des « amis de la Charte des Nations unies ». Les deux ministres ont souligné le « développement dynamique du partenariat stratégique » entre Moscou et Caracas et sont convenus de le renforcer en approfondissant le dialogue politique, en élargissant les relations commerciales, économiques et d’investissement, en intensifiant la coopération scientifique et technique, ainsi que les échanges culturels, humanitaires et éducatifs.
Le ministère a ajouté que cette entrevue s’inscrivait dans la série de rencontres de Lavrov organisées à l’occasion de la semaine de haut niveau de la 80e Assemblée générale des Nations unies ; il s’agissait du treizième entretien bilatéral du ministre russe au cours de la même journée.
Contexte : déploiement américain et réactions de Caracas
L’échange entre Moscou et Caracas intervient après l’envoi, par les États‑Unis, de bâtiments de guerre vers les côtes de la République du Venezuela, dont un croiseur lance‑missiles et un sous‑marin d’attaque à propulsion nucléaire, selon le communiqué. Le gouvernement vénézuélien a qualifié ces mouvements de provocations visant à déstabiliser la région et d’atteinte aux traités internationaux qui déclarent la mer des Caraïbes zone démilitarisée et exempte d’armes nucléaires.
Le communiqué rappelle également qu’en août la porte‑parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, avait déclaré que le président américain Donald Trump était prêt à déployer « tous les éléments de la puissance américaine » pour lutter contre le trafic de stupéfiants, sans exclure la possibilité d’une opération militaire au Venezuela. Le texte signale en outre que, en septembre, les forces américaines ont été utilisées à plusieurs reprises pour détruire des embarcations accusées de transporter de la drogue au large des côtes vénézuéliennes.
« Le président américain Donald Trump est prêt à déployer “tous les éléments de la puissance américaine” pour combattre le trafic de stupéfiants, sans exclure une opération militaire au Venezuela », a déclaré Caroline Leavitt le 19 août.
Ces développements ont servi de toile de fond aux déclarations de Lavrov, qui a mis en garde contre l’usage de la pression coercitive et réaffirmé le soutien de la Russie aux efforts de protection de la souveraineté vénézuélienne.
Coopération russo‑vénézuélienne et coordination multilatérale
Au-delà de la critique des actions extérieures, la déclaration conjointe met l’accent sur une volonté de consolidation des liens bilatéraux. Les deux ministres ont nommé plusieurs axes prioritaires : intensification du dialogue politique, renforcement des échanges commerciaux et d’investissement, coopération scientifique et technique, et développement des échanges culturels, humanitaires et éducatifs.
Le communiqué indique que Russie et Venezuela cherchent à coordonner leur politique étrangère dans les enceintes multilatérales, mais n’entre pas dans le détail des mesures concrètes ni des calendriers de mise en œuvre des initiatives annoncées.