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Le bananier que nous connaissons est-il menacé d’extinction ?

by Sara
Le bananier que nous connaissons est-il menacé d'extinction ?

Le bananier que nous connaissons est-il menacé d’extinction ?

Une étude récente parue dans la revue Nature Microbiology met en garde contre les dangers d’une maladie fongique appelée « flétrissement fusarien », qui pourrait entraîner l’extinction fonctionnelle des bananiers que nous consommons aujourd’hui.

Les chercheurs de cette étude, publiée le 16 août, expliquent que le type de banane que nous mangeons actuellement n’est pas le même que celui consommé par nos ancêtres. En effet, les anciennes variétés de bananes ont disparu en raison d’une première épidémie de fusarioses survenue dans les années 1950.

Cette nouvelle recherche ouvre la voie à des traitements et à des stratégies susceptibles de ralentir, voire de contrôler, la propagation de cette maladie, qui demeure non maîtrisée à ce jour.

Transmission par le sol

Li Jun Ma, co-auteur de l’étude et professeur de biochimie et de biologie moléculaire à l’Université du Massachusetts Amherst, déclare à Al Jazeera : « Le champignon responsable du flétrissement fusarien, qui se propage dans les sols agricoles, peut infecter plus de 100 hôtes végétaux différents, grâce à sa structure génétique et à ses capacités de mutation. »

Ce mal s’attaque aux racines et au système vasculaire du bananier, entravant sa capacité à absorber les minéraux et l’eau essentiels.

La chercheuse ajoute que le génome du champignon se divise en deux sections : un génome principal qui effectue toutes les fonctions essentielles et un génome accessoire qui peut évoluer, se spécialisant dans certaines fonctions, notamment l’infection d’une plante spécifique. Comprendre le fonctionnement de ce pathogène au niveau moléculaire est crucial pour développer des méthodes de lutte et prévenir l’extinction d’autres variétés de bananes.

Ma et son équipe ont investi près de dix ans dans l’étude du génome de ce champignon afin de lutter contre le flétrissement affectant la variété de banane Cavendish, la plus répandue dans le monde. Ils ont découvert que l’épidémie actuelle n’est pas causée par le même pathogène responsable de la destruction des plantations dans les années 50.

La massacre des bananes

La souche de fusarium a commencé à ravager les bananes Cavendish en Malaisie et en Indonésie vers 1990, et elle s’est progressivement propagée à travers l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l’Afrique. L’année dernière, elle a atteint l’Amérique latine, principal producteur de bananes au monde.

Les auteurs de l’étude notent qu’avant les années 60, la variété de bananes la plus populaire était le cultivar Gros Michel. Pour répondre à la demande mondiale, les agriculteurs ont massivement cultivé le Gros Michel, transformant des milliers d’hectares de forêts tropicales en vastes plantations. Toutefois, cette variété a rapidement été décimée par le flétrissement fusarien.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont séquencé et comparé 36 souches différentes de la maladie dans le monde entier, y compris celles qui avaient attaqué le Gros Michel. Les séquences ont révélé que le fusarium responsable de la destruction actuelle des bananes est le même que celui qui a causé des ravages auparavant, et non une nouvelle souche, comme l’indique le communiqué de presse de l’université.

Selon la chercheuse, « comme prévu, nous avons identifié des séquences additionnelles dans le génome de la souche TR4 contribuant à sa virulence, notamment la production de gaz nocifs comme le nitrate, facilitant l’invasion de l’hôte. » Dans le cadre de futures recherches, l’équipe souhaite mieux comprendre comment le champignon produit un tel gaz sans se nuire.

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