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Dans un contexte migratoire complexe, le Conseil constitutionnel a validé des mesures exceptionnelles pour Mayotte, tout en encadrant certaines dispositions du gouvernement. Cette décision, rendue le 7 août, a été motivée par une saisine réalisée par des députés socialistes, « insoumis » et écologistes.
Validation des mesures gouvernementales
Le Conseil constitutionnel a approuvé, avec quelques réserves, la loi visant à « refonder Mayotte ». Les parlementaires avaient critiqué notamment une disposition obligeant les parents d’enfants français à avoir une entrée régulière sur le territoire pour obtenir un titre de séjour. Ils ont argué que cela était « manifestement contraire au principe d’égalité » et nuirait à l’intérêt supérieur de l’enfant, en maintenant dans la pauvreté les familles dont les parents ne peuvent pas rester en France.
Une situation migratoire particulière
Le Conseil a reconnu que les particularités démographiques de Mayotte, « soumise à des flux migratoires très importants », justifient des différences de traitement par rapport à l’Hexagone. Il a été souligné que la population de Mayotte présente une proportion élevée de personnes de nationalité étrangère, dont beaucoup en situation irrégulière, ainsi qu’un nombre significatif d’enfants nés de parents étrangers.
Réserves et mesures contestées
Bien que la loi ait été validée, le Conseil constitutionnel a émis deux réserves importantes. Il a affirmé que l’administration doit délivrer un visa de long séjour à toute personne étrangère sollicitant ce document, si elle a un enfant mineur de nationalité française résidant en France. D’autres mesures, telles que la possibilité de retirer le titre de séjour d’un parent dont l’enfant est jugé menaçant pour l’ordre public, ont également été validées.
Lutte contre l’habitat informel
Le Conseil a aussi entériné des dispositions pour lutter contre l’habitat informel à Mayotte. Il a été décidé qu’un tel habitat ne serait pas considéré comme un logement « normal », condition préalable pour bénéficier du droit au regroupement familial. En cas d’évacuation forcée, il sera également possible de déroger à l’obligation d’une offre de relogement pendant dix ans si l’administration prouve qu’elle ne peut pas mettre en oeuvre cette obligation, notamment en raison des conséquences du cyclone Chido, survenu en décembre 2024.
Implications pour l’avenir de Mayotte
Alors que la situation migratoire à Mayotte continue d’évoluer, la décision du Conseil constitutionnel marque une étape importante dans la gestion des flux migratoires et des droits des enfants dans l’île. Les règles d’exception mises en place visent à répondre à des défis spécifiques, tout en essayant de respecter les principes fondamentaux de la Constitution.