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Le Dalaï-Lama souhaite vivre encore 30 à 40 ans, malgré les enjeux de sa succession
À l’approche de ses 90 ans, le Dalaï-Lama, chef spirituel du Tibet, exprime son vœu de continuer à servir le Dharma et d’accompagner les fidèles pendant encore plusieurs décennies. Lors d’une prière à McLeod Ganj, dans l’Himalaya indien, il a évoqué son désir de vivre «encore 30 ou 40 ans», tout en reconnaissant la complexité politique entourant sa succession.
Un héritage spirituel et politique sous tension
Depuis son ascension en 1937, à seulement deux ans, Tenzin Gyatso, de son nom de naissance, a incarné la figure centrale du bouddhisme tibétain et du mouvement pour l’autonomie tibétaine. Son exil en Inde en 1959, en réponse à l’invasion chinoise du Tibet, a renforcé son rôle de leader sans territoire officiel mais à la forte influence morale et spirituelle.
Le Dalaï-Lama, prix Nobel de la paix en 1989, a toujours insisté sur le caractère religieux de sa mission, tout en se positionnant contre la domination chinoise. La Chine, de son côté, ne voit pas d’un œil favorable cette figure indépendante et s’emploie à contrôler la succession du chef tibétain.
Les enjeux de la succession et la position de la Chine
Le processus de désignation du prochain Dalaï-Lama est au cœur d’un conflit géopolitique. Tenzin Gyatso a affirmé que la nomination de son héritier relèvera « exclusivement » du Ganden Phodrang Trust, sans aucune ingérence extérieure, et précise que son successeur sera forcément « né dans le monde libre ».
Ce positionnement intervient alors que la Chine souhaite jouer un rôle direct dans cette démarche, présence qu’elle qualifie de « séparation » du Tibet et de menace pour l’unité nationale. Le chef spirituel tibétain déclare néanmoins continuer à recevoir « de nombreuses sollicitations » pour poursuivre la tradition de la réincarnation, tout en appelant à éviter la souffrance et à favoriser le bonheur.
Perspectives et tensions futures
Alors que les festivités entourant son anniversaire battent leur plein, la question de la succession demeure sensible. La déclaration du Dalaï-Lama d’espérer une vie prolongée contraste avec la pression chinoise sur la question identitaire et religieuse. La communauté tibétaine, ainsi que ses partisans internationaux, suivent de près ces développements, dans un contexte où la stabilité et l’indépendance du Tibet restent en jeu.