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Le gouvernement français a annoncé, le mardi 11 mars, son engagement à publier les cahiers de doléances issus du Grand débat national en réponse à la crise des « gilets jaunes ». Cette décision a été révélée par Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, lors d’une séance à l’Assemblée nationale.
Une dérogation pour l’accès aux archives
Le ministre a précisé qu’une dérogation à la règle des 50 ans concernant les archives sera mise en place par un arrêté du Premier ministre dans les jours à venir. Cela ouvrira un accès inédit aux cahiers de doléances numérisés, notamment pour les chercheurs. Patrick Mignola a également indiqué que le gouvernement explorait des solutions techniques pour anonymiser les contributions afin de permettre un accès en ligne.
Un trésor national oublié
Les députés présents ont exprimé leur souhait de voir ces « trésors nationaux », vieux de six ans, mis à la disposition du public. Ce Grand débat national avait permis de rassembler près de 19.000 cahiers citoyens, reflet des colères, des espoirs et des préoccupations des Français. Toutefois, la députée écologiste Marie Pochon a déploré que ces doléances n’aient jamais été rendues publiques, malgré les promesses faites.
Le défi de l’anonymisation
Actuellement, la plupart des doléances sont conservées dans les archives départementales, accessibles principalement aux chercheurs. La résolution votée par tous les groupes politiques à l’Assemblée appelle le gouvernement à rendre ces doléances publiques sur une plateforme en ligne. Pour cela, l’État doit numériser et anonymiser chaque cahier, en tenant compte des récits personnels des citoyens qui y figurent.
Une pression continue des députés
Marie Pochon et d’autres députés se sont engagés à rester vigilants et mobilisés pour assurer la mise en œuvre de cette résolution. Des débats animés ont eu lieu au sein de l’Assemblée, certains députés critiquant la classe politique pour son rôle dans la crise des gilets jaunes. Le député LFI Arnaud Le Gall a souligné que la publication des cahiers pourrait donner une voix aux acteurs de ce mouvement souvent mal compris.
Un précédent historique
Enfin, Marie Pochon a rappelé qu’il s’agit de la première publication de doléances depuis 1903, lorsque Jean Jaurès avait initié un travail similaire à l’Assemblée nationale. Elle a exprimé l’espoir que cela ne prenne pas un siècle de plus pour permettre aux voix des citoyens de s’exprimer à nouveau.