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Le 24 juillet marque le « jour du dépassement », une date symbolique selon le collectif international Global Footprint Network. Ce jour souligne que nos modes de production, dominés par les idéologies extractivistes, productivistes, consuméristes et capitalistes, ont épuisé les ressources que la planète peut générer sans être compromise.
Les enjeux environnementaux
Cette situation est liée à divers défis environnementaux, tels que la déforestation, la perte de terres arables, l’empreinte carbone, l’étalement urbain et la pression sur les stocks de poissons. Elle s’inscrit dans le cadre de la théorie des limites planétaires, développée par le Stockholm Resilience Centre. Cette théorie concerne neuf domaines essentiels à l’équilibre de la planète, notamment les changements climatiques, l’extinction des espèces et l’acidification des océans. Actuellement, six de ces domaines sont dans un état critique, ayant déjà franchi des seuils de détérioration.
Conséquences de la surexploitation
À partir de maintenant, chaque prélèvement de ressources naturelles et chaque déchet produit compromettent la capacité de régénération de notre environnement. Jamais auparavant notre habitat n’a été aussi profondément perturbé. La date du jour du dépassement a été avancée deux fois au cours des dernières années, passant d’abord au 13 août, puis au 9 août.
Si tous les pays du monde adoptaient les comportements de consommation de la France ou du Canada, le « jour du dépassement » serait survenu respectivement le 19 avril et le 26 mars de cette année, signifiant que dès le printemps, ces pays vivent écologiquement à crédit.
Subie ou choisie ?
Que devons-nous faire ? La solution ne réside pas simplement dans le réajustement de notre consommation sur une période plus longue. Il est essentiel d’adopter de nouveaux modes de partage et de revoir nos pratiques, notamment concernant l’alimentation et les modes de production.
La question de la décroissance devient une préoccupation pressante. Comme le souligne le sociologue Yves-Marie Abraham, il est crucial de déterminer si cette décroissance sera subie en raison de l’épuisement des ressources ou si elle sera choisie et mise en œuvre de manière collective pour éviter des conséquences désastreuses, notamment pour les plus vulnérables.
Une nécessité indiscutable
Il est impératif de prendre au sérieux cette nécessité de décroissance pour éviter que les conditions de vie ne se détériorent. Cela nécessite un changement fondamental dans notre rapport à la consommation et à la production. Une approche symbiotique avec la nature doit être adoptée pour garantir un avenir soutenable.
Il est à noter que même des voix inattendues commencent à promouvoir des mesures de réduction de la production, comme Pierre Fitzgibbon, ancien ministre de l’Économie, qui appelle à limiter la production de voitures pour répondre aux enjeux climatiques.
Les effets des crises environnementales
Actuellement, nous ressentons les conséquences de décennies de négligence, se manifestant par des phénomènes tels que des sécheresses, des inondations et des incendies. Des milliers de réfugiés dans l’Ouest nord-américain sont contraints de fuir leurs foyers, tandis que des villes comme Toronto et Montréal luttent contre une pollution extrême due à des incendies de forêt.
Il devient évident que la nécessité de décroître s’impose. En effet, alors que nous continuons à ignorer les avertissements, la décroissance pourrait rapidement devenir une réalité imposée par les circonstances.
Un appel à un changement radical
Malgré les preuves tangibles des crises environnementales, il semble que le réveil ne se produira qu’après une véritable crise. La société actuelle, trop attachée à la consommation, devra faire face à un changement radical de ses habitudes et de sa conception du rapport au territoire.
Nous devons réorganiser notre production pour qu’elle soit plus locale et durable, en lien direct avec le territoire et la communauté. Les catastrophes causées par l’irresponsabilité des décennies passées nous rappellent que la décroissance ne doit pas être redoutée, mais acceptée comme une opportunité de transformation.