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Le pape Leo est arrivé à Ankara pour son premier voyage à l’étranger en tant que chef de l’Église catholique, avant de poursuivre dans les prochains jours par une visite au Liban. Il a atterri peu après midi (09h00 GMT) jeudi, entamant un programme chargé de trois jours en Turquie, puis trois jours au Liban.
Durant ces six jours dans deux pays à majorité musulmane, le pape devrait lancer des appels répétés en faveur de la paix au Moyen‑Orient et encourager l’unité entre des Églises chrétiennes longtemps divisées. Le thème central du voyage est résumé par le mot‑clé : pape Leo Turquie Liban.
Itinéraire et rencontres officielles
À Ankara, Leo, 70 ans, doit rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan et s’adresser aux dirigeants politiques. Avant sa rencontre avec Erdogan, il a déposé une gerbe au mémorial de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.
Jeudi soir, après une brève visite à Ankara, le pape prendra un vol pour Istanbul, anciennement Constantinople, puis se rendra à Iznik (Nicaea) le vendredi.
- Rencontre avec le président Erdogan à Ankara.
- Déplacement à Istanbul pour des rencontres interconfessionnelles et liturgiques.
- Voyage à Iznik, site historique du concile œcuménique de Nicée.
Poids historique : Nicée et le credo
Le choix de la Turquie comme première destination à l’étranger revêt une forte dimension symbolique. La visite coïncide avec le 1 700e anniversaire d’un concile de l’Église ancienne qui a formulé le Credo de Nicée, encore récité par la majorité des chrétiens aujourd’hui.
Le pape Leo sera le cinquième pontife à se rendre en Turquie après Paul VI (1967), Jean‑Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014). À Iznik, il est attendu dans une église ancienne où furent énoncées des formules théologiques fondatrices.
Appels à la paix et diplomatie religieuse
À bord de l’avion papal en provenance de Rome, Leo a déclaré vouloir utiliser ce premier voyage pour « annoncer, transmettre, proclamer combien la paix est importante dans le monde » et inviter tous les peuples à chercher « une plus grande unité, une plus grande harmonie ». Ses propos illustrent la dimension diplomatique désormais associée aux voyages pontificaux.
Le déplacement au Liban dimanche s’inscrit dans un contexte tendu. Le pays connaît une grave crise économique et politique depuis 2019 et a subi des violations répétées d’un cessez‑le‑feu avec le Hezbollah l’année écoulée.
- Rappels en faveur du dialogue interreligieux et de la réconciliation.
- Messages publics attendus sur la situation humanitaire et la stabilité régionale.
- Mesures de sécurité renforcées annoncées par le Vatican pour la visite au Liban.
Contexte sécuritaire et événements récents
Depuis la trêve conclue il y a un an, plus de 330 Libanais ont été tués lors des affrontements et frappes. Dimanche, une frappe aérienne dans les banlieues sud de Beyrouth a tué Haytham Ali Tabatabai, chef d’état‑major du Hezbollah.
Le porte‑parole du Vatican, Matteo Bruni, a indiqué que les précautions nécessaires étaient prises pour garantir la sécurité du pape au Liban, sans donner de détails sur les mesures précises.
Langues, rencontres interconfessionnelles et message
Contrairement à la pratique habituelle — les papes parlent souvent italien lors de leurs déplacements — Leo devrait s’exprimer en anglais pendant ses allocutions en Turquie. Cette décision souligne son intention d’atteindre un public international large.
La visite comprend de nombreuses rencontres interreligieuses. À Istanbul réside le patriarche œcuménique Bartholomew, chef spirituel des quelque 260 millions d’orthodoxes dans le monde. Leo et Bartholomew se rendront ensemble à Iznik, renforçant l’accent mis sur le dialogue entre catholiques et orthodoxes.
Parcours personnel du pape Leo
Élu en mai par le collège des cardinaux, Leo succède au défunt pape François. Peu connu sur la scène mondiale avant son élection, il a passé plusieurs décennies comme missionnaire au Pérou et n’est devenu fonctionnaire du Vatican qu’en 2023.
François avait lui‑même prévu de se rendre en Turquie et au Liban, mais avait dû renoncer en raison de la dégradation de son état de santé. Le voyage de Leo reprend donc ces intentions pastorales et diplomatiques laissées en suspens.