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Le Premier ministre libyen rétablit le calme après la violence à Tripoli

by Sara
Le Premier ministre libyen rétablit le calme après la violence à Tripoli
Libye

Le calme rétabli à Tripoli après des affrontements meurtriers

Un jour après les violents affrontements qui ont secoué Tripoli, le gouvernement libyen reconnu par l’ONU, basé à l’ouest du pays, a commencé à reprendre le contrôle. Cette montée en tension fait suite à l’assassinat signalé d’Abdelghani al-Kikli, également connu sous le nom de Gheniwa, un puissant chef de milice.

Le Centre de médecine d’urgence et de soutien a confirmé la récupération de six corps dans le quartier d’Abu Salim à Tripoli mardi, après que de violents combats ont éclaté dans la capitale la nuit précédente et se sont poursuivis jusqu’au petit matin. Des explosions et des tirs ont retenti dans le sud de la ville, alors que plusieurs factions armées rivales s’affrontaient pendant plusieurs heures.

Origines des affrontements et contexte politique

Les combats ont été déclenchés par l’assassinat d’al-Kikli, commandant de l’Autorité de soutien à la stabilité (SSA), survenu lundi aux mains d’une milice rivale, selon un haut responsable gouvernemental et un responsable de la santé interrogés par l’agence Associated Press.

Un responsable ainsi que des médias locaux ont indiqué qu’al-Kikli avait été tué lors d’une réunion au siège du 444e Bataillon, un groupe fidèle au Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah.

Accusé par Amnesty International de crimes de guerre et de violations graves des droits humains au cours de la dernière décennie, al-Kikli était une figure controversée.

L’analyste libyen Jalel Harchaoui a déclaré à l’agence AFP que le chef de milice avait été victime d’une embuscade, citant un membre de sa famille. « Parmi les chefs de groupes armés les plus influents de Tripoli », il était réputé pour avoir souvent devancé le Premier ministre.

Opération militaire et réaffirmation de l’autorité étatique

Mardi, Dbeibah a annoncé qu’une opération militaire avait permis de démanteler des groupes armés « irréguliers ». Cette initiative est perçue comme un effort direct pour renforcer l’autorité de l’État et consolider sa position dans la capitale.

Tarek Megerisi, du Conseil européen des relations étrangères, a expliqué à Reuters : « Gheniwa était de facto le roi de Tripoli. Ses hommes contrôlaient l’agence de sécurité intérieure, les transferts de fonds de la banque centrale ainsi que de nombreuses entreprises publiques et ministères. »

Les forces d’al-Kikli géraient notamment des prisons et exerçaient une influence considérable sur plusieurs ministères et institutions financières, témoignant d’un important basculement dans l’équilibre des pouvoirs à la suite de sa mort.

Les affrontements se sont également étendus au-delà de la capitale, opposant des groupes basés à Tripoli à des milices rivales originaires de Misrata, une ville côtière stratégique à l’est. Les autorités ont imposé un couvre-feu temporaire avant d’annoncer un retour au calme.

Un pays divisé et un contexte international complexe

La Libye, importante productrice de pétrole et point de passage majeur pour les migrants traversant la Méditerranée, demeure profondément divisée entre l’administration reconnue par l’ONU à l’ouest, dirigée par Dbeibah, et un gouvernement rival à l’est, allié au commandant militaire Khalifa Haftar.

Plusieurs puissances étrangères, notamment la Turquie, la Russie, l’Égypte et les Émirats arabes unis, continuent de soutenir des camps opposés dans cette lutte persistante pour le pouvoir.

Une accalmie fragile à Tripoli

Le Premier ministre Dbeibah a déclaré que l’opération militaire avait permis de restaurer le calme et de réaffirmer l’autorité gouvernementale. Sur le réseau X, il a salué le rôle des forces armées, affirmant : « Ce qui a été accompli aujourd’hui montre que les institutions officielles sont capables de protéger la patrie et de préserver la dignité de ses citoyens. »

Les écoles dans plusieurs quartiers de la capitale resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.

La mission des Nations unies en Libye a exprimé son inquiétude face à l’utilisation d’armes lourdes dans des zones densément peuplées, avertissant que « les attaques contre les civils et les biens civils peuvent constituer des crimes de guerre » et appelant toutes les parties à « cesser immédiatement les combats ».

Depuis le renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011, soutenu par l’OTAN, la Libye est plongée dans le chaos. Ce pays riche en pétrole est gouverné depuis lors par des gouvernements rivaux à l’est et à l’ouest, chacun soutenu par divers groupes armés et puissances étrangères.

Carte interactive du contrôle territorial en Libye – Mai 2025

Carte interactive du contrôle territorial en Libye en mai 2025

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/5/13/libyas-prime-minister-asserts-control-after-deadly-tripoli-violence

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