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Le Premier ministre qatari critique Israël sur la crise de Gaza

by Sara
Le Premier ministre qatari critique Israël sur la crise de Gaza
Qatar, Israël, Palestine

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, a imputé à Tel-Aviv la responsabilité d’avoir compromis les chances de paix dans le contexte de la crise à Gaza. Il a souligné que les bombardements du secteur, survenus juste après la libération du soldat américano-israélien Aïdan Alexander, ont fait échouer les tentatives de négociation en cours.

Lors de son discours inaugural au Forum économique qatari, le cheikh Mohammed a insisté sur le fait que la libération d’Alexander devait être une étape ouvrant la voie à la fin de la tragédie, mais la riposte israélienne, sous forme d’une offensive encore plus violente, a causé la mort de centaines de civils. Il a qualifié ce comportement d’« agressif et irresponsable », dissipant toute chance de parvenir à un accord.

Selon Souhaib Al Assa, correspondant d’Al Jazeera à Doha, cette prise de position est rare pour un haut responsable qatari qui critique directement Israël comme facteur bloquant des négociations. La position officielle de Doha, longtemps présentée comme équilibrée, commence à différencier clairement entre une partie désireuse de mettre un terme au conflit et une autre poursuivant des objectifs politiques.

Le cheikh Mohammed ben Abderrahmane a également révélé que les pourparlers organisés à Doha ces dernières semaines n’ont pas abouti en raison de « divergences fondamentales entre les parties ». Israël maintient une position favorable à un accord provisoire, tandis que le Hamas réclame un accord global qui comprendrait la fin de la guerre et la libération des prisonniers.

Le thème humanitaire a dominé le discours du Premier ministre qatari. Face à la détérioration de la situation dans la bande de Gaza, notamment après plus de 80 jours sans arrivée significative d’aide, il a qualifié cette situation de « sans précédent dans le monde actuel » et a appelé la communauté internationale à agir.

Des déclarations dénonçant des pratiques irresponsables

Le cheikh Mohammed ben Abderrahmane a dénoncé la poursuite des violations israéliennes dans la bande de Gaza, soulignant leur impunité totale. Il a aussi critiqué les déclarations « irresponsables » relatives à la situation humanitaire et aux mécanismes de distribution de l’aide. Malgré les tentatives de perturbation, le Qatar maintient ses efforts de coordination avec l’Égypte et les États-Unis pour mettre un terme à la guerre.

Le correspondant d’Al Jazeera a noté une nette déception dans les déclarations qataries, avec des espoirs élevés après l’accord pour la libération d’Aïdan Alexander, qui ont été contrecarrés par un refus israélien catégorique. Cette attitude est renforcée par les propos de responsables américains évoquant le manque de volonté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à conclure un accord.

Le message du Premier ministre qatari comportait aussi un avertissement implicite à la communauté internationale : la poursuite des violences et des destructions pourrait anéantir définitivement tout espoir de solution politique à Gaza.

Alors qu’Israël cherche à retirer sa délégation des négociations à Doha sous prétexte du refus du Hamas des propositions américaines, ce dernier rejette ce qu’il considère comme des « conditions de reddition ». Le Hamas estime détenir des cartes de pression par le biais des prisonniers, insistant sur le fait que la paix n’est envisageable qu’une fois la guerre arrêtée.

Un engagement ferme en faveur de la diplomatie

Le correspondant a indiqué que la direction qatarie continue de privilégier les solutions diplomatiques, qu’elle considère comme la seule voie valable. Elle s’appuie sur l’expérience des accords de novembre 2023, de janvier 2025, ainsi que sur l’accord pour la libération d’Alexander. Le Premier ministre qatari a réaffirmé que seule la diplomatie peut mettre fin à la guerre et permettre aux otages de retrouver leurs proches.

Face à l’aggravation de la crise, le chef du gouvernement qatari a rappelé que le blocus de Gaza dure depuis plus de deux mois. Sa gouvernance ne ménagera aucun effort, malgré les tentatives visant à saboter les initiatives et à faire pression sur les médiateurs, laissant entendre que certains acteurs cherchent à exclure Doha du processus de médiation.

Les récentes déclarations traduisent un positionnement plus explicite à l’encontre de la partie responsable du blocage, en l’occurrence Netanyahu, accusé de vouloir prolonger le conflit pour échapper à ses difficultés politiques internes. Doha tient à rappeler qu’elle n’est pas partie prenante au conflit, mais un médiateur cherchant à éviter davantage de catastrophes parmi les civils.

Le Qatar reste toutefois conscient que le terrain a désormais plus d’influence que jamais sur l’évolution des négociations.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/5/20/%d9%85%d8%a7-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%ae%d8%aa%d9%84%d9%81-%d9%81%d9%8a-%d8%aa%d8%b5%d8%b1%d9%8a%d8%ad%d8%a7%d8%aa-%d8%b1%d8%a6%d9%8a%d8%b3-%d8%a7%d9%84%d9%88%d8%b2%d8%b1%d8%a7%d8%a1

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