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Le président confirme ses conditions pour les négociations de Genève
Le président du Conseil de souveraineté de transition au Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, a déclaré que quiconque souhaite mettre fin à la guerre doit engager un dialogue avec les rebelles qui attaquent les civils dans leurs régions. Il a également souligné que des efforts se poursuivent pour former un gouvernement qui administrera la période de transition.
Lors d’une rencontre avec une délégation médiatique soudanaise et égyptienne dans son bureau à Bourtsoudan samedi, Al-Burhan a précisé que la position du gouvernement sur toute négociation est claire, comme l’indiquent les propositions faites aux intermédiaires.
L’accord de Jeddah et la position des États-Unis
Le commandant de l’armée soudanaise a révélé que l’administration américaine a accepté une de leurs exigences, à savoir organiser une rencontre les réunissant, ainsi que l’Arabie saoudite, pour discuter de l’exécution de l’« Accord de Jeddah ». Cet accord a été signé entre l’armée et les Forces de soutien rapide.
Al-Burhan a précisé qu’après trois communications avec le côté américain, ils ont maintenu que leur participation aux négociations de Genève ne sera envisagée qu’en cas de mise en œuvre de l’« Accord de Jeddah ».
Il a également indiqué que l’administration américaine avait approuvé, par message, un rendez-vous avec une délégation dirigée par l’armée, mais qu’ils enverront une délégation du gouvernement pour discuter avec l’Arabie saoudite en tant que garants de l’accord, concernant les étapes de sa mise en œuvre après avoir soumis leur vision à ce sujet précédemment.
Conditions de l’« Accord de Jeddah »
Al-Burhan a expliqué que l’« Accord de Jeddah » oblige les Forces de soutien rapide à évacuer les maisons des citoyens et les lieux publics dans les États de Khartoum, Al-Jazirah, Sennar et Darfour. Selon ses mots, « il n’y a pas de retour en arrière, et si elles refusent, nous continuerons à les combattre pour les chasser par la force ».
Il a également assuré que le gouvernement ne se rendrait pas à Genève pour discuter d’un nouvel accord et a exprimé que si Washington souhaite réellement parvenir à la paix au Soudan, elle doit obliger les « milices rebelles » à respecter la décision du Conseil de sécurité de mettre fin au blocus de El Fasher, capitale de la région du Darfour-Nord, ainsi qu’à cesser de bombarder et de tuer des civils et de détruire des hôpitaux.
Formation du gouvernement
Concernant la formation du gouvernement promise, Al-Burhan a affirmé que des consultations sont en cours pour discuter d’une modification de la constitution ainsi qu’une réduction du nombre de ministères et l’inclusion de ministres « partenaires de la paix » et du Conseil de souveraineté.
Le chef de l’armée soudanaise, qui lutte depuis 16 mois avec les Forces de soutien rapide dans plusieurs régions du pays, a déclaré que les violations commises par les milices (référence aux Forces de soutien rapide) contre le peuple soudanais sont « sans précédent dans toutes les guerres du monde ».
Il a également mentionné ce qu’il a qualifié de polarisation exercée par les « milices Al-Daglo » parmi les tribus, cherchant à créer une fracture sociale.
Al-Burhan a exprimé sa gratitude envers l’Égypte pour son soutien au Soudan et pour avoir accueilli les Soudanais qui ont fui vers elle.
Négociations à Genève
Les discussions relatives à un cessez-le-feu au Soudan ont débuté mercredi dernier à Genève, en Suisse, avec l’intervention des États-Unis, malgré l’absence du gouvernement soudanais.
Ces pourparlers sont prévus pour durer dix jours, sous l’égide des États-Unis et de l’Arabie saoudite, en présence de l’Union africaine, de l’Égypte, des Émirats Arabes Unis, et de l’ONU en qualité d’observateurs.
Fin juillet, Washington a invité les belligérants à une nouvelle série de négociations en Suisse pour mettre un terme à la guerre qui dure depuis environ 16 mois. L’objectif déclaré est d’élargir la portée de l’aide humanitaire et d’établir un mécanisme de surveillance pour garantir la mise en œuvre de tout accord. Cependant, le côté soudanais remet en question les raisons qui ont conduit au déplacement des négociations de Jeddah à la Suisse.
Situation actuelle des conflits
Des consultations entre une délégation gouvernementale soudanaise et une autre américaine se sont terminées la semaine dernière à Jeddah sans s’accorder sur des modalités pour les négociations en Suisse, la partie soudanaise ayant exprimé des réserves quant à la méthode et exprimé son désaccord avec les États-Unis sur les participants.
Les combats se poursuivent dans plusieurs régions du Soudan depuis le 15 avril 2023, entre l’armée dirigée par Abdel Fattah Al-Burhan et les Forces de soutien rapide sous le commandement de Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti), entraînant environ 18 800 morts et plus de 10 millions de personnes déplacées ou réfugiées, selon les Nations unies. Les destructions des infrastructures du pays sont estimées à plus de 150 milliards de dollars, selon certaines statistiques gouvernementales.