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Le Royaume-Uni intensifie sa lutte contre le trafic de migrants en adoptant pour la première fois des mesures de sanctions ciblant directement les réseaux de passeurs. Depuis le début de l’année, le nombre de migrants ayant traversé la Manche à bord de petites embarcations a dépassé 23 500, un record qui alarme le gouvernement travailliste de Keir Starmer.
Une approche globale pour démanteler les réseaux de passeurs
Face à cette crise migratoire sans précédent, Londres a mis en place un nouveau régime de sanctions visant à frapper durement les organisations criminelles impliquées dans le trafic. Ces mesures comprennent le gel d’avoirs et l’interdiction de séjour pour une quarantaine de personnes et entités impliquées dans différentes régions, notamment en Balkans, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Chine.
Le ministre britannique de l’Intérieur, David Lammy, a expliqué que cette stratégie vise à « détruire les réseaux de passeurs partout où ils se trouvent dans le monde », soulignant l’ampleur de la mobilisation britannique contre ces organisations clandestines.
Les principaux cibles de ces sanctions
Parmi les individus visés figure Bledar Lala, présenté comme le chef d’un réseau organisant le passage de migrants de Belgique vers le Royaume-Uni via la Manche. D’autres noms clés incluent Alen Basil, un ancien traducteur de la police serbe devenu chef d’un réseau de trafic dans la région, ainsi que Mohammed Tetwani, responsable d’un camp de migrants en Serbie où des méthodes jugées « violentes » sont employées.
Les autorités ont également ciblé Muhammed Khadir Pirot, considéré comme un « banquier hawala » chargé de faire transiter l’argent des migrants pour financer leur passage clandestin, ainsi qu’une société chinoise, Weihai Yamar Outdoors Product Co, qui fabrique des bateaux gonflables utilisés pour le trafic humain.
Les réseaux fournissant de faux passeports dans les Balkans sont aussi visés par ces sanctions, montrant l’étendue des efforts britanniques pour démanteler toute la chaîne de trafficking.
Une démarche inédite pour le Royaume-Uni
Ces premières sanctions représenteraient une étape significative dans la politique britannique, qui cherche désormais à agir concrètement contre les passeurs, après avoir principalement adopté des mesures répressives, sans résultats probants jusqu’à présent. La coordination avec d’autres pays et organisations internationales est également évoquée pour renforcer cette lutte globale.
Alors que la pression publique s’accroît face à la crise migratoire, ces initiatives témoignent d’un changement de posture de la part de Londres, qui tente de contrer efficacement un phénomène complexe mêlant criminalité organisée et enjeux migratoires.