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Parmi les scénarios climatiques possibles, il existe une hypothèse où le Royaume-Uni et le nord-ouest de l’Europe pourraient faire face à des températures en chute et à des hivers glacials, contredisant ainsi la tendance générale du réchauffement climatique. Bien que ce ne soit pas la conclusion la plus probable, de nombreux scientifiques s’inquiètent de l’augmentation des chances que cela se produise et estiment que les conséquences seraient suffisamment graves pour mériter d’être prises en compte.
La circulation océanique et son importance
Les scientifiques s’alarment que les courants océaniques qui transportent l’eau chaude des tropiques vers l’Atlantique Nord pourraient s’affaiblir, voire s’effondrer, en raison du changement climatique. Un des systèmes clés en jeu est la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (Amoc), qui explique pourquoi le Royaume-Uni est plus chaud que Moscou, malgré une distance similaire à l’équateur.
Ce système joue un rôle vital dans notre climat, distribuant l’énergie autour de la planète et apportant de l’eau chaude et salée des tropiques vers des régions plus fraîches au sud du Groenland et de l’Islande, ainsi que vers les mers nordiques. La chaleur de l’océan est transférée à l’air au-dessus, contribuant à maintenir des températures plus douces.
Affaiblissement de l’Amoc
Cependant, l’Amoc semble s’affaiblir. Les mesures directes de la force de l’Amoc n’ont été prises que depuis 2004, ce qui est insuffisant pour identifier un changement définitif. Néanmoins, des preuves indirectes suggèrent qu’elle pourrait avoir déjà ralenti d’environ 15 % au cours des deux derniers siècles, bien que tous les scientifiques ne s’accordent pas sur ce point.
Un indice de ce ralentissement est observé dans les sédiments au fond de l’océan. Des grains plus gros indiquent un courant plus fort. En mesurant la taille des grains et en calculant leur âge, les scientifiques peuvent estimer le ralentissement de l’Amoc au fil du temps.
Le risque d’un effondrement soudain
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit un affaiblissement de l’Amoc au cours de ce siècle. Le principal risque est que l’Amoc puisse soudainement « s’éteindre », ce qui s’est déjà produit par le passé. Le réchauffement climatique semble également rendre l’eau de l’Atlantique Nord moins salée, en raison de l’eau douce supplémentaire provenant de la fonte des glaces du Groenland et d’une pluviométrie accrue.
Cette eau plus fraîche a tendance à ne pas couler aussi aisément, ce qui pourrait ralentir la circulation et entraîner moins d’eau salée transportée vers le nord depuis les tropiques. Si un « point de basculement » est atteint, cela pourrait provoquer un effondrement irréversible de l’Amoc.
Les conséquences d’un effondrement de l’Amoc
Dans le scénario le plus probable où l’Amoc continue de s’affaiblir, des effets graves pourraient se faire sentir. Si l’Amoc se réduit progressivement au cours du siècle prochain, le réchauffement global se poursuivrait, mais avec un moins grand réchauffement en Europe. Cela pourrait se traduire par des étés plus chauds au Royaume-Uni, mais aussi par des tempêtes hivernales plus fréquentes alors que les modèles de température régionaux évoluent.
Un effondrement total pourrait avoir des conséquences catastrophiques. Les températures dans le nord de l’Europe pourraient chuter de quelques degrés par décennie. Selon les experts, vivre au Royaume-Uni pourrait alors ressembler à vivre dans le nord de la Norvège, ce qui nécessiterait une adaptation significative de notre infrastructure.
Préparer l’avenir
La manière dont nous nous préparons à cet avenir alternatif pose des défis importants pour les gouvernements. Les scientifiques insistent sur le fait que la façon fondamentale de réduire ces risques est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Le constat est clair : plus nous accumulons de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, plus nous augmentons les chances d’un ralentissement et d’un effondrement de l’Amoc.