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Le système judiciaire tunisien rejette les recours des candidats
La Haute autorité indépendante des élections en Tunisie a annoncé ce lundi que le tribunal administratif a rejeté tous les recours déposés contre ses décisions de refus de candidatures pour l’élection présidentielle prévue le 6 octobre prochain.
Décisions de la Haute Autorité
Dans un communiqué publié sur son compte Facebook, l’autorité électorale a indiqué que toutes les demandes de recours enregistrées contre ses décisions de rejet des candidatures pour l’élection présidentielle de 2024, au nombre de sept, ont été traitées et rejetées en première instance.
Elle a précisé que le tribunal administratif, en raison de son pouvoir d’examiner les litiges électoraux, a ordonné de se rendre dans les bureaux de l’autorité pour vérifier et calculer les soutiens populaires rejetés. Le tribunal a ainsi vérifié chaque formulaire de soutien contesté et la validité des motifs qui ont conduit l’autorité à les écarter, concluant à la légitimité de son travail dans ce domaine.
Candidatures acceptées et refusées
Parmi les 17 dossiers de candidature, l’autorité électorale a validé trois candidatures, celles du président actuel Kais Saïed, du secrétaire général du mouvement du peuple, Zohair Maghzaoui, et du dirigeant du mouvement Azm, Ayachi Zalmel.
En revanche, les candidatures de Abdel Latif Mekki, de l’ancien directeur de cabinet présidentiel Imed Daïmi, et de Moncef Zanidi, ancien ministre sous le règne de Zine El Abidine Ben Ali, ont été rejetées.
Réactions des partis politiques
En parallèle, le Parti du Travail et de la Réalisation tunisien a annoncé son intention de contester la décision du tribunal qui a refusé la candidature de son secrétaire général, Abdel Latif Mekki, affirmant que les justifications fournies par la Haute autorité électorale sont faibles et défaillantes.
Contexte politique en Tunisie
En avril dernier, la Front de salut national, le plus grand coalition d’opposition, a annoncé qu’elle boicoterait les élections, invoquant l’absence de conditions de concurrence, tandis que les autorités affirment que les élections répondent aux critères d’intégrité, de transparence et de concurrence loyale.
L’opposition a boycotté toutes les échéances résultant des mesures exceptionnelles initiées par Saïed le 25 juillet 2021, qui ont impliqué la dissolution des conseils judiciaire et parlementaire, l’émission de législations par ordonnances présidentielles, l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum et la tenue d’élections législatives anticipées.
Déclarations de Zohair Maghzaoui
Zohair Maghzaoui, président du Mouvement du peuple en Tunisie, a nié être un « candidat décoratif » face au président sortant Kais Saïed. Son mouvement est représenté au parlement élu en 2022 et fait partie des rares partis soutenant Saïed, ayant approuvé ses décisions de gel puis de dissolution de l’ancien parlement.
Dans une déclaration sur sa page officielle Facebook, Maghzaoui a précisé qu’il ne sera pas « candidat décoratif », ajoutant : « Nous ne serons pas des opportunistes, ni des témoins de la vérité, notre objectif n’est pas des postes personnels. »
Il a également exprimé des critiques implicites sur la campagne de détention des figures de l’opposition sans preuves légales, notamment pour des accusations liées à la sécurité de l’État ainsi que des allégations de terrorisme et de corruption financière.
La liste finale des candidats à la présidence devrait être annoncée par la Haute autorité électorale après l’achèvement des phases d’appel et de contentieux le 3 septembre prochain.