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Au premier trimestre 2025, l’économie américaine a connu une contraction de 0,3 %, marquant sa première baisse en trois ans. Cette situation soulève de nombreuses interrogations sur l’impact des politiques tarifaires mises en place par l’ancien président Donald Trump, alors même que ce dernier critique vivement l’administration Biden.
Un recul économique inédit depuis la pandémie
Cette baisse trimestrielle du produit intérieur brut (PIB) américain est la plus importante depuis 2022, période encore marquée par les effets de la pandémie de Covid-19. À titre de comparaison, l’économie avait progressé de 2,4 % au dernier trimestre sous la présidence de Joe Biden. Ce retournement s’explique en partie par une forte hausse des importations, les entreprises anticipant les futurs tarifs en stockant massivement des marchandises.
Le Département du Commerce a précisé que cette contraction reflète principalement une augmentation des importations conjuguée à une baisse des dépenses gouvernementales, qui ont reculé d’environ 5 % sur cette période.
Trump dénonce l’héritage économique de Biden
Sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a rapidement pointé du doigt son successeur, affirmant que la situation économique actuelle n’était pas liée aux tarifs qu’il a instaurés. Il a déclaré : « Ce sont les chiffres du marché boursier de Biden, pas les miens. Je n’ai pris mes fonctions que le 20 janvier. Les tarifs vont bientôt produire leurs effets, et les entreprises commencent à s’installer aux États-Unis en nombre record. Notre pays va connaître un boom, mais il faut d’abord éliminer le ‘fardeau’ laissé par Biden. »
Trump a également insisté pour dire que ces résultats « n’ont RIEN À VOIR AVEC LES TARIFS » et que, malgré les mauvais chiffres hérités, la reprise économique sera exceptionnelle.
Importations en forte hausse et baisse de la consommation
Les importations ont bondi de plus de 40 % au premier trimestre, passant de -1,9 % au dernier trimestre 2024 à 41,3 %, tandis que les exportations ont progressé modestement à 1,8 %. Cette importante différence entre importations et exportations est la cause principale de la contraction du PIB, un phénomène jamais enregistré à un tel niveau depuis le début des relevés en 1947.
Par ailleurs, la consommation des ménages a ralenti à 1,8 %, contre 4 % au trimestre précédent, ce qui constitue le rythme le plus faible depuis le milieu de 2023. En revanche, les dépenses des entreprises ont augmenté de 9,8 %, signe que les sociétés anticipent une hausse des prix liée aux tensions commerciales.
Perspectives et inquiétudes économiques
Avant la publication de ces chiffres, les analystes prévoyaient un ralentissement économique, principalement attribué à l’incertitude croissante autour des politiques commerciales, des tarifs et de l’immigration. S&P Global Ratings a souligné que la lecture du PIB du premier trimestre pourrait ne pas refléter précisément la situation économique réelle, étant donné l’effet des importations anticipatives.
Alors que la définition classique de la récession est une contraction du PIB sur deux trimestres consécutifs, certains experts appellent à la prudence. Gregory Daco, économiste en chef chez Ernst & Young, a expliqué : « On ne peut pas encore parler de récession sur la base de ces données, mais nous sommes sur un fil du rasoir. Plus les tarifs resteront en place longtemps, plus les risques d’un ralentissement économique sérieux augmenteront. »
Situation actuelle du marché et inflation
Malgré un climat de méfiance chez les consommateurs et une volatilité sur les marchés financiers, certains indicateurs restent positifs, notamment le taux de chômage et la croissance de l’emploi. De plus, l’inflation a montré des signes d’atténuation le mois dernier, avec des prix repassant en dessous du pic atteint en 2022.
Suite à la publication du rapport, les futures sur les indices boursiers américains ont réagi en baisse : le Dow Jones a perdu 315 points (-0,7 %), le Nasdaq 100 a reculé de 1,7 %, et le S&P 500 a chuté de 1,2 %.