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Les cas de rougeole en Australie ont atteint leur plus haut niveau en six ans, suscitant de vives préoccupations au sein des autorités sanitaires du pays.
Une hausse significative des infections
Selon le Système national de surveillance des maladies à déclaration obligatoire, 71 cas de rougeole ont été recensés à travers le pays depuis le début de l’année. Ce chiffre dépasse déjà le total enregistré en 2024 et constitue le plus important depuis 2019, année où 284 cas avaient été signalés.
Les données récentes indiquent que 14 infections concernent des personnes âgées de 25 à 29 ans, tandis que les enfants de 0 à 4 ans représentent la deuxième tranche d’âge la plus touchée. En 2025, les infections se répartissent ainsi : 26 cas dans l’État de Victoria, 21 en Nouvelle-Galles du Sud, et 18 en Australie-Occidentale.
Face à cette recrudescence, les autorités sanitaires ont lancé un appel national afin de freiner la propagation du virus.
Pourquoi observe-t-on une augmentation des cas de rougeole ?
En avril, les professionnels de santé ont encouragé les voyageurs à rester vigilants face à une montée globale des cas, notamment aux États-Unis et dans d’autres régions du monde.
Ramya Raman, vice-présidente du Royal Australian College of General Practitioners et présidente pour l’Australie-Occidentale, a expliqué que cette hausse pourrait s’expliquer par une augmentation des voyages internationaux. Elle souligne également que le taux de vaccination joue un rôle clé.
« Nous sommes en dessous des 95 % de couverture vaccinale nécessaires pour assurer une immunité collective. L’arrivée de voyageurs étrangers, la transmission locale et la contagiosité élevée du virus contribuent probablement à cette augmentation », précise-t-elle.
Personnes non vaccinées ou partiellement vaccinées
Le virus de la rougeole ne circulait pas largement en Australie depuis plusieurs années, en grande partie grâce à la vaccination double dose reçue par de nombreux Australiens, ce qui limite fortement les risques d’infection.
Des études suggèrent qu’une contamination par la rougeole confère généralement une immunité à vie. Le vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) à deux doses a été intégré au calendrier national de vaccination des enfants au début des années 1990.
Cependant, les personnes nées avant cette période ont peut-être reçu une seule dose et sont donc « partiellement vaccinées », explique Dr Raman.
« Si vous êtes né après 1965 et que vous n’avez pas encore reçu les deux doses du vaccin ROR, vous pouvez bénéficier gratuitement de jusqu’à deux injections auprès de votre médecin généraliste », ajoute-t-elle.
Quels sont les symptômes de la rougeole ?
La rougeole est une maladie hautement contagieuse qui se manifeste par une éruption cutanée prurigineuse accompagnée de fièvre. Elle touche surtout les enfants, bien que l’on observe désormais une augmentation des cas chez les adultes.
Les personnes infectées développent généralement une éruption cutanée associée à des symptômes grippaux. La maladie débute par une phase prodromique, d’une durée de deux à quatre jours environ.
Durant cette phase, la fièvre peut dépasser 38 degrés Celsius, accompagnée de toux, de nez qui coule et de conjonctivite, caractérisée par une rougeur et un gonflement des yeux.
« Les patients paraissent souvent très malades à ce stade, puis, à mesure que la maladie évolue, l’éruption cutanée apparaît », décrit Dr Raman.
L’éruption survient généralement trois à cinq jours après le début de la phase prodromique. Elle est rouge, parfois surélevée ou plate, commençant sur le visage, autour de la racine des cheveux, avant de se propager au cou, au tronc, aux bras, aux jambes et aux pieds.
« L’éruption est d’abord tachetée, puis finit par former des plaques irrégulières. Il est un peu plus difficile de voir ces taches sur les peaux foncées », ajoute-t-elle.
Appel aux mesures préventives
La rougeole peut être dangereuse, en particulier pour les personnes vulnérables, les personnes âgées ou immunodéprimées. Le Manuel australien de vaccination recommande la vaccination pour toute personne née en 1966 ou après n’ayant pas reçu les deux doses, notamment les professionnels de santé, les éducateurs et les aidants.
Dr Raman conseille aux femmes enceintes de ne pas se faire vacciner mais de consulter leur médecin généraliste.
Elle insiste sur l’importance de consulter un professionnel de santé en cas de suspicion de rougeole afin d’éviter la propagation.
« Ce virus est très contagieux, mais il est également essentiel que les patients consultent s’ils ne se sentent pas bien », conclut-elle.