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Les écologistes parisiens contre LVMH : justice en vue ?

by Sara
Les écologistes parisiens contre LVMH : justice en vue ?
France

Un nouvel épisode de la saga “LVMH fait main basse sur la ville” s’écrit alors qu’Emile Meunier, élu écologiste, a récemment interpellé le Conseil de Paris sur la structure métallique qui habille la façade d’un immeuble en travaux, donnant des airs de malle Louis Vuitton, au cœur de l’avenue des Champs-Élysées. Selon lui, cette installation ne constitue pas une “enseigne temporaire” comme le soutient la mairie, mais plutôt une “publicité déguisée”.

Le recours des élus écologistes

Accompagné de ses collègues Jérôme Gleizes et Laurent Sorel, Emile Meunier a déposé un recours gracieux mi-décembre auprès de la maire Anne Hidalgo. Cette démarche a été co-signée par les associations SOS Paris et Résistance à l’agression publicitaire. Dans leur lettre, écrite par leur avocat Me Valentin Güner, ils ont averti que si la municipalité ne répondait pas, ils se tourneraient vers le juge administratif. Contacté le 25 décembre, à quelques jours des festivités de fin d’année, Meunier a confirmé son intention de “saisir le tribunal administratif en recours pour excès de pouvoir”.

Un bâtiment classé monument historique

Le bâtiment en question, classé monument historique, doit accueillir un nouveau magasin phare de LVMH ainsi qu’un hôtel, un spa, un restaurant et des galeries d’art. Selon les plaignants, LVMH a déposé une demande d’“enseigne temporaire” en juin 2023 pour y apposer une bâche durant les travaux. Cependant, la mairie a déclaré que cette fausse façade resterait en place jusqu’en 2027, ce qui remet en question la notion de “temporarité”.

Une publicité déguisée ?

Les élus écologistes soutiennent que cette installation est une forme de publicité déguisée. Ils soulignent que “le choix des teintes claires et des matériaux, ainsi que l’éclairage nocturne, visent à attirer l’attention sur la marque Louis Vuitton, et non sur les travaux de rénovation”. De son côté, la mairie défend l’idée que cette bâche n’est pas de la publicité, car le bâtiment appartient à LVMH et a reçu l’aval des architectes des bâtiments de France.

L’emprise de LVMH sur Paris

L’influence de LVMH à Paris ne fait que croître ; la multinationale détient déjà plus de 350 000 m² dans la capitale. Cette situation suscite des tensions entre la majorité socialiste et les élus écologistes, surtout face aux multiples opérations de privatisation de l’espace public. Des exemples récents incluent la Fondation Louis Vuitton au bois de Boulogne et la privatisation des Champs-Élysées pour des événements promotionnels, tels que le défilé de Pharrell Williams.

Questions sur la rentabilité

Les écologistes se montrent également sceptiques sur les retombées financières liées à ces opérations. Lors d’une séance du conseil municipal, Jeanne d’Hauteserre, maire du VIIIe arrondissement, a vanté l’opération comme “intéressante pour le budget de la ville”, estimant que la taxation pourrait rapporter 1,7 million d’euros. Toutefois, Jérôme Gleizes a contesté cet argument en raison des bénéfices considérables que LVMH tire de cette publicité géante.

Les enjeux futurs

Emile Meunier a souligné que la marchandisation de l’espace public représente un point de friction majeur avec la majorité socialiste, affirmant que “cela fera partie des sujets de la campagne 2026”. La question de la publicisation de l’espace urbain et de l’imposition de normes équitables pour toutes les marques demeure un sujet de débat intense.

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