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Masad Boulos, principal conseiller du président américain Donald Trump pour l’Afrique, a affirmé que les États-Unis opèrent un changement profond de leur politique américaine en Afrique, privilégiant désormais des partenariats stratégiques durables plutôt que l’aide traditionnelle. Ce nouveau cap mise sur l’investissement réel et l’ouverture économique pour servir les intérêts des populations africaines et renforcer la stabilité régionale.
Un virage vers l’investissement et les partenariats
Selon Boulos, l’administration Trump a adopté une approche axée sur des alliances à long terme et des investissements concrets. Cette stratégie vise à créer des opportunités économiques tout en soutenant le développement local.
Au cours des six derniers mois, Washington a conclu plusieurs accords et partenariats avec des pays africains, couvrant des secteurs essentiels :
- Pays concernés : Angola, République démocratique du Congo, Sierra Leone, Gabon et Égypte.
- Secteurs visés : pétrole et gaz, agriculture, santé et technologies.
Pour Boulos, ces accords doivent profiter directement aux populations et contribuer à un mieux-être durable, au-delà des seuls transferts financiers.
Concurrence internationale pour les ressources
La concurrence internationale en Afrique, en particulier autour des ressources minières, demeure intense. Boulos a souligné que la présence chinoise sur le continent, établie depuis des décennies, repose surtout sur des relations économiques mais a parfois laissé des effets négatifs liés aux modalités des prêts et des investissements.
Le rôle russe est, selon lui, plus complexe : il combine influence économique et interventions militaires, ce qui suscite des inquiétudes croissantes dans plusieurs régions.
Le conflit en République démocratique du Congo
Sur le dossier du conflit entre la RDC et le Rwanda, Boulos a annoncé un succès diplomatique majeur pour l’administration américaine : un accord de paix final entre les deux pays, obtenu après cinq mois de négociations intenses et rendu possible en partie grâce à l’engagement du secrétaire d’État américain Marco Rubio.
L’accord, signé à Washington et annoncé officiellement à la Maison Blanche le 27 juin dernier, prévoit des mécanismes clairs d’exécution et de suivi — une avancée que Boulos considère comme inédite par rapport aux accords antérieurs.
Le conflit a causé des pertes humaines et des déplacements massifs :
- 6 à 7 millions de morts estimés;
- environ 8 millions de déplacés;
- centaines de milliers de blessés.
Boulos a insisté sur le fait que la résolution du conflit exigera du temps et des efforts soutenus, et il a appelé à soutenir l’Union africaine dans la mise en œuvre de l’accord, malgré ses capacités limitées.
Le rôle clé du Qatar dans la médiation
Boulos a salué l’apport essentiel du Qatar aux processus de médiation, évoquant la coopération étroite entre Washington et Doha sur ce dossier ainsi que sur d’autres conflits en Afrique et au Moyen-Orient.
Il a particulièrement souligné l’initiative qatarie visant à promouvoir un dialogue interne en RDC entre le gouvernement et le mouvement M23. Ce canal de négociation est considéré comme nécessaire pour compléter et assurer l’application effective de l’accord de paix avec le Rwanda.
Une préférence affirmée pour les solutions pacifiques
En conclusion, Boulos a rappelé que l’administration Trump refuse catégoriquement les solutions militaires et privilégie des réponses pacifiques et durables. L’objectif est d’établir des bases solides, acceptées par la majorité des acteurs, pour garantir une stabilité à long terme sur le continent.
Cette réorientation de la politique américaine en Afrique mise donc sur la diplomatie, l’investissement et la coopération internationale pour relever les défis sécuritaires et économiques.