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Les élections américaines de 2024 suscitent des passions intenses, mêlant fascination et appréhension. Alexis de Tocqueville, dans son essai *De la démocratie en Amérique* publié en 1835, mettait en garde contre les dangers d’une démocratie pouvant mener au despotisme. La campagne actuelle pour élire le 47e président des États-Unis semble confirmer cette inquiétante prédiction.
Un affrontement historique
Il y a cinquante ans, le combat légendaire entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa marquait un moment fort du sport. Aujourd’hui, le duel entre Kamala Harris et Donald Trump est tout aussi violent, caractérisé par des insultes et des attaques personnelles. L’un des candidats désigne sa rivale comme étant d’« handicapée mentale », tandis que l’autre traite son adversaire de « dérangé ».
Mobilisation de l’électorat féminin
Pour Kamala Harris, la clé d’accès à la Maison-Blanche repose sur une surmobilisation de l’électorat féminin, qui, selon les sondages, lui est majoritairement acquis. Elle doit surpasser Hillary Clinton, dont l’échec en 2016 s’explique en partie par l’incapacité à séduire un vote féminin massif. Paradoxalement, Harris, issue d’un milieu modeste avec un père jamaïcain et une mère indienne, est perçue comme la candidate des élites.
Le cas Trump
Le soutien flamboyant de célébrités comme Taylor Swift et Beyoncé semble insuffisant pour populariser l’ancienne sénatrice de Californie. En revanche, Donald Trump, milliardaire et fils d’un promoteur immobilier, se positionne comme le défenseur des « gens ordinaires », souvent négligés par la croissance économique et le rêve américain.
Les fractures de la société
Cette élection met en lumière les clivages entre les défenseurs des traditions et ceux de l’émancipation, entre féministes et partisans d’une vision plus viriliste. Ces divisions réjouissent les dirigeants russes et chinois, qui se délectent de la situation d’une démocratie américaine en crise. Les responsables politiques américains, incapables de présenter un exemple d’État uni et accueillant, risquent de perdre leur rôle de conscience mondiale.
Des heures cruciales à venir
Alors que l’Amérique se prépare à vivre des moments décisifs avec un vote potentiellement contesté, elle doit tourner la page sur cette campagne empreinte de haine. La promesse de « Make American Democracy Great Again » constitue un défi de taille pour la première puissance mondiale. Si Trump accède à la présidence, cela pourrait la conduire vers des régimes autoritaires, comme il l’a déjà insinué. En 2021, il a quitté le pouvoir sans reconnaître sa défaite, incitant ses partisans à envahir le Capitole. Quatre ans plus tard, cette volonté de vengeance s’oppose à la démocratie.