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Les héros de la soif et de la faim : enfants de Gaza en lutte

by Sara
Les héros de la soif et de la faim : enfants de Gaza en lutte
Palestine

Le enfant palestinien demeure le héros dans la guerre d’extermination qui ravage la bande de Gaza. Ces enfants représentent l’avenir, un avenir que la machine de guerre israélienne refuse d’accepter. Dans ce contexte d’anéantissement observé à l’échelle mondiale, le courage des enfants de Gaza, dont au moins 30 000 ont péri, incarne la volonté de vivre et l’aspiration à la paix face à l’oppression brutale.

Inspirée par ces jeunes héros, la romancière jordanienne pour enfants, le Dr Amani Suleiman Dawood, a écrit l’histoire intitulée « Les enfants de la file d’attente de l’eau ». Le Centre national de traduction du Caire a traduit ce récit en français et en anglais, le publiant ainsi en trois langues. Cette œuvre dévoile la vie des enfants de Gaza privés d’eau et de nourriture, soumis à la fois aux armes interdites internationalement et à la terrible arme de la famine.

Les enfants de Gaza dans la file d’attente de l’eau

L’histoire débute avec une longue file d’attente où se tiennent trois amis : Youssef, Mostafa et Ibrahim, élèves en classe de septième. Ils patientent avec résilience pour remplir des récipients d’eau indispensable.

Youssef, un enfant passionné par les médias, filme tout avec son portable. Il raconte :

  • “Nous étions des élèves heureux dans nos classes, mais nous n’avons pas terminé l’année scolaire. Ce n’est pas nous qui avons déserté l’école, c’est l’école qui a fui, ses salles transformées en abris pour les familles déplacées par les bombardements.”
  • “Le mot ‘abri’ signifie mettre son cœur sous une tente et le retenir pour ne pas s’envoler de peur.”
  • “Nous courions dans la cour de l’école, lisions, jouions et rêvions. Aujourd’hui, l’école est fermée, non pas pour les vacances mais parce que les bombes ont détruit les cours, transformant l’école en refuge où des familles dorment sur des vêtements humides accrochés aux murs au lieu de tableaux.”

Il poursuit : “La guerre a éclaté. Nous espérions que ce ne soit qu’un cauchemar, mais il dure. Le grondement des bombes secoue le sol, nos quartiers deviennent des cendres, le ciel s’assombrit, la nature elle-même semble pleurer.”

Vivant sous des tentes fragiles, exposés aux intempéries et au vent glacial, les enfants ont décidé d’aider leurs communautés :

  • Chaque matin, armés de seaux ou tout récipient trouvé dans les ruines, ils patientent dans la file pour obtenir de l’eau potable.
  • Ils marchent sur des chemins rocailleux, priant de ne pas renverser l’eau qu’ils ont si longtemps attendue.
  • Depuis le début du conflit, l’eau, le pain et la farine se font rares, et la faim et la soif affaiblissent leurs corps.

Le bruit lancinant des bombes résonne constamment, plongeant rues et ruelles dans un silence d’effroi où seuls crient les sirènes d’ambulances et les pleurs des mères et des blessés.

Dans la tourmente, des histoires d’amitié et de résilience

Youssef évoque ses compagnons :

  • Ibrahim : chanteur à la belle voix choisi pour les chants patriotiques à l’école. Après le bombardement de sa maison, où son père et son frère furent tués, il devint silencieux, mais continue d’enseigner aux enfants des camps comment écrire et lire.
  • Mostafa : champion de taekwondo, blessé gravement lors d’un bombardement qui a aussi mutilé son père. Il ne parle plus mais soutient les enfants orphelins avec tendresse en les portant sur ses épaules et en réparant les tentes.
  • Youssef : passionné de caméra et rêve de devenir journaliste pour montrer la beauté et la réalité de la Palestine. Il documente la vie dans les camps malgré les coupures d’électricité et les bombardements.

Un jour, au milieu de la distribution d’eau, un incendie éclate dans la tente d’une femme appelée Umm Zaid. Mostafa et Ibrahim bravent les flammes pour sauver deux enfants en bas âge. Malgré la peur et les blessures, ce geste symbolise l’espoir et la solidarité qui perdurent malgré le chaos.

Cette même nuit, Ibrahim retrouve sa voix et chante pour les enfants du camp, tandis que Mostafa écrit sur le sol : “Ma voix est revenue”. Ils jurent de ne jamais quitter leur terre, de chasser l’ennemi et de libérer leur pays.

Un espoir qui ne se fracture pas

Malgré les bombardements sauvages, les enfants continuent de porter l’eau, un symbole d’espoir qui ne peut être détruit. Ce même espoir qu’ils incarnent, un espoir de justice, de liberté et d’un avenir meilleur.

Résistance par la narration

La romancière Dr Amani Suleiman Dawood explique :

  • Elle a voulu écrire pour toucher les enfants mais aussi les citoyens arabes et occidentaux.
  • Son récit éclaire un visage de la résistance des enfants de Gaza, leur attachement à l’espoir comme forme de survie et clé de victoire.
  • Pour elle, écrire cette histoire est une forme de résistance par le mot, une tentative d’être entendue par le monde.

Elle partage que les personnages lui sont apparus il y a plusieurs mois, nourris de ses observations des enfants de Gaza. Malgré la souffrance et la destruction, ces jeunes héros restent porteurs d’espoir, résistant à la perte de leurs proches et aux blessures qui marquent à jamais leurs vies.

Grâce au Centre national de traduction, cette histoire a pu franchir les frontières de l’imaginaire pour devenir une œuvre concrète, traduite en plusieurs langues afin de sensibiliser le monde à leur combat.

Un témoignage vivant d’une tragédie réelle

Les trois jeunes héros symbolisent l’enfant de Gaza qui avait une maison, une école, des ruelles familières, des loisirs, avant que la guerre ne bouleverse tout. Ces enfants ont dû porter un lourd fardeau et sacrifier leur enfance pour endosser des rôles difficiles, devenant les témoins et résistants d’une réalité douloureuse.

Le concept du “queue d’attente de l’eau” est une métaphore de la vie même. Malgré les difficultés et la guerre, ces enfants font la queue pour la vie, refusant la mort, défendant leur droit à exister dans la paix.

Cette histoire est une mémoire contre l’effacement, une voix pour la vérité dans un monde où trop souvent la réalité des enfants de Gaza est réduite au silence. Elle invite tous les enfants du monde à entendre ce cri de résistance et à reconnaître que ces enfants méritent la vie et l’égalité des droits.

source:https://www.aljazeera.net/culture/2025/8/6/%d9%82%d8%b5%d8%a9-%d8%a3%d8%a8%d8%b7%d8%a7%d9%84-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%b7%d8%b4-%d9%88%d8%a7%d9%84%d8%ac%d9%88%d8%b9-%d8%aa%d8%aa%d8%b1%d8%ac%d9%85-%d8%a5%d9%84%d9%89-18-%d9%84%d8%ba%d8%a9

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