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La matinée de ce mardi au Congrès a offert une scène inhabituelle dans la salle de presse de la Chambre basse. Les journalistes ont décidé de boycotter les conférences de presse des porte-parole parlementaires pour protester contre le sabotage d’une intervention par un activiste lors de la prise de parole de Verónica Barbero, représentante du mouvement Sumar.
Un incident perturbateur lors de la conférence de presse
Verónica Barbero, porte-parole de la formation politique dirigée par Yolanda Díaz, ouvrait la séance. Après son allocution initiale, alors qu’elle répondait aux questions des journalistes présents, l’activiste Bertrand Ndongo a interrompu la séance en posant des questions sans y être invité par la responsable de presse de Sumar. Malgré plusieurs rappels à l’ordre pour qu’il respecte le tour de parole, Ndongo a persisté avec un ton élevé et agressif.
Ndongo exigeait que Barbero s’exprime sur le procès de l’ancienne vice-présidente valencienne Mónica Oltra, sujet déjà abordé dans la déclaration initiale de la porte-parole. Cette insistance a empêché les autres journalistes de poser leurs questions, conduisant à leur départ collectif de la salle.
Un boycott inédit en signe de protestation
Ce n’est pas la première fois que des activistes, détenteurs d’accréditations presse au Congrès, perturbent et sabotent les conférences des porte-parole. Face à cette situation répétée, les journalistes ont décidé de boycotter toutes les autres interventions prévues ce mardi. Cette action a laissé une image surprenante : des porte-parole parlementaires s’exprimant devant une salle quasi vide.
Les professionnels des médias, soutenus par l’Association des Journalistes Parlementaires, ont choisi de ne pas assister physiquement aux conférences et de ne pas poser de questions, tout en continuant à couvrir les contenus présentés. Ce boycott a pour but de mettre en lumière les difficultés empêchant un travail médiatique serein et de faire pression en faveur d’une réforme du Règlement du Congrès prévoyant des sanctions contre les contrevenants aux règles des conférences de presse.
Vers une réforme du Règlement du Congrès
Suite à un incident similaire en mars dernier, plusieurs groupes parlementaires – dont le PSOE, Sumar, ERC, Junts, Bildu, PNV, BNG, Coalición Canaria et Podemos – ont proposé une modification du Règlement visant à retirer l’accréditation aux journalistes commettant des fautes, qu’elles soient légères, graves ou très graves, au sein du parlement. Des sources de la Mesa du Congrès indiquent que cette réforme sera soumise au vote en séance plénière dans les prochaines semaines.
Réaction de l’Association des Journalistes Parlementaires
L’Association des Journalistes Parlementaires a publié un communiqué condamnant fermement le comportement de ces activistes, qui « continuent de perturber ou d’empêcher le déroulement normal des conférences de presse des porte-parole et dénaturent le droit d’obtenir et de transmettre une information véridique ».
Le communiqué souligne également l’urgence pour les bureaux du Congrès et du Sénat de faire avancer la proposition de loi de réforme du Règlement de la Chambre basse, signée par la majorité des groupes parlementaires. Il précise que les mesures envisagées ne visent en aucun cas à limiter ou restreindre le droit des médias à informer la population avec exactitude.