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Les prix du pétrole brut, dollar, tensions géopolitiques, Russie, Ukraine restent au centre des marchés : les contrats WTI octobre et l’essence RBOB ont reculé aujourd’hui, sous la pression d’un dollar plus fort et de données économiques américaines décevantes, tandis que les attaques ukrainiennes contre des infrastructures pétrolières russes soutiennent le cours.
Prix du pétrole brut, dollar, tensions géopolitiques, Russie, Ukraine : facteurs contradictoires
Les contrats octobre du WTI ont reculé de 0,53 % et l’essence RBOB octobre a perdu 0,45 % ce jour‑ci. La principale pression provient d’un dollar américain renforcé, qui pèse habituellement sur les cours de l’énergie en rendant le pétrole plus coûteux pour les acheteurs libellés dans d’autres devises.
Les publications économiques américaines ont accentué la baisse : les mises en chantier de logements (housing starts) en août ont chuté de 8,5 % d’un mois sur l’autre à 1,307 million, contre 1,365 million attendus. Les permis de construire (building permits), indicateur de la construction à venir, ont surpris à la baisse (-3,7 % m/m) à 1,312 million, leur plus faible niveau en 5,25 ans, alors que le marché anticipait 1,370 million.
En sens inverse, les pertes ont été limitées après la publication hebdomadaire de l’EIA : les stocks de brut et d’essence ont reculé plus que prévu, apportant un soutien ponctuel aux prix.
Attaques en Ukraine et impacts sur les exportations russes
Les attaques ukrainiennes contre des raffineries et des infrastructures pétrolières russes renforcent les tensions d’approvisionnement et constituent un facteur haussier pour le marché. Reuters a rapporté que Transneft, qui transporte plus de 80 % du pétrole russe, a restreint la capacité de stockage de brut. Le raffinerie de Kirishi, l’une des plus importantes de Russie avec une capacité de raffinage annuelle supérieure à 20 millions de tonnes, a interrompu le traitement du brut après des dommages causés par une attaque de drone ukrainien dimanche.
Les frappes de drones et de missiles ukrainiens ont aussi affecté des plates‑formes d’exportation le long de la côte baltique. Ces opérations ont réduit les cadences de raffinage russes : les runs de raffinage de la Russie ont atteint 4,98 millions de barils par jour (bpd) lors des trois premiers jours de septembre, le plus faible moyenne mensuelle en plus de 3,25 ans.
Les craintes d’une intensification de la guerre et de sanctions supplémentaires sur les exportations énergétiques russes soutiennent également les prix. Le président Trump a dit vendredi dernier que sa patience envers le président russe Poutine était « running out fast » pour la poursuite de la guerre en Ukraine, et il a menacé de nouvelles sanctions économiques. Les États‑Unis ont proposé que les partenaires du G7 imposent des tarifs allant jusqu’à 100 % à la Chine et à l’Inde pour leurs achats de pétrole russe, afin de pousser la Russie à mettre fin au conflit en Ukraine.
Données EIA, stocks et production américaine (semaine au 12 septembre)
Le rapport hebdomadaire de l’Energy Information Administration (EIA) a livré des signaux contrastés :
- Les stocks de distillats ont augmenté de 4,0 millions de barils, atteignant un plus haut sur huit mois, soit une construction plus importante que les 1,1 million de barils anticipés.
- Les stocks de brut ont, de manière inattendue, diminué de 9,29 millions de barils, alors que le marché prévoyait une hausse de 1,75 million de barils.
- Les stocks d’essence ont reculé de 2,4 millions de barils, à un plus bas sur neuf mois, contre une hausse attendue de 675 000 barils.
- Les stocks à Cushing, point de livraison des contrats WTI, ont diminué de 296 000 barils.
L’EIA a aussi indiqué que, au 12 septembre, (1) les stocks de pétrole américains étaient inférieurs de 4,7 % à la moyenne saisonnière sur 5 ans, (2) les stocks d’essence étaient inférieurs de 1,6 % à cette moyenne, et (3) les stocks de distillats étaient inférieurs de 7,4 % à la moyenne quinquennale.
La production de pétrole brut aux États‑Unis pour la semaine finissant le 12 septembre a légèrement reculé de 0,1 % d’une semaine sur l’autre, à 13,482 millions de barils par jour, un niveau juste en dessous du record de 13,631 millions bpd enregistré la semaine du 6 décembre 2024.
Dernier indicateur de l’activité du secteur, Baker Hughes a fait état vendredi dernier d’une augmentation de 2 plates‑formes de forage actives aux États‑Unis, à 416, un chiffre proche du creux sur 4 ans de 410 relevé le 1er août. Sur les 2,5 dernières années, le nombre de forages américains est passé d’un pic de 627 en décembre 2022 à des niveaux nettement plus bas.
Offre mondiale : OPEC+, IEA et stocks flottants
OPEC+ a accepté le 7 septembre d’augmenter sa production de 137 000 bpd à partir d’octobre, un relèvement nettement inférieur à l’augmentation de 547 000 bpd appliquée en septembre et en août. Le groupe a précisé que le redémarrage du reliquat des 1,66 million bpd mis à l’arrêt dépendrait des « evolving market conditions ». OPEC+ prévoit de rétablir progressivement un total de 2,2 millions bpd d’ici septembre 2026.
En août, la production pétrolière de l’OPEP a augmenté de 400 000 bpd pour atteindre 28,55 millions bpd, son plus haut niveau en plus de deux ans.
Par ailleurs, la société Vortexa a indiqué que le pétrole brut stocké sur des tankers immobiles depuis au moins sept jours a diminué de 7,2 % d’une semaine sur l’autre, à 67,96 millions de barils pour la semaine clôturée le 12 septembre — un élément potentiellement haussier, car une moindre quantité en mer réduit les disponibilités immédiates.
L’Agence internationale de l’énergie (IEA) a relevé son estimation du surplus mondial de brut pour 2026 à 3,33 millions bpd, soit 360 000 bpd de plus que ses prévisions d’août, citant les plans d’OPEC+ de relancer la production.
Implications pour le marché et points de vigilance
Le marché navigue entre facteurs baissiers — dollar fort, risque de surcapacité mondiale selon l’IEA, hausse des stocks de distillats — et facteurs haussiers — diminution des stocks de brut et d’essence selon l’EIA, attaques sur les capacités russes et réduction du stockage flottant. Les décisions d’OPEC+ et l’évolution du conflit en Ukraine restent des éléments clés à surveiller pour la dynamique des prix.
Remarque : Rich Asplund n’avait, à la date de publication, aucune position (directe ou indirecte) dans les titres mentionnés dans cet article. Toutes les informations et données de cet article sont fournies à titre informatif. Article initialement publié sur Barchart.com.