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Les cérémonies de remise de diplôme connaissent un essor fulgurant en France, devenant des moments hautement symboliques pour de nombreux étudiants. Le 23 janvier dernier, à la faculté de pharmacie de Paris (VIe), une quarantaine d’étudiants se sont préparés pour cet événement marquant, arborant leurs toges et toques, reflet d’une tradition qui trouve ses racines en Europe.
Une journée mémorable pour les diplômés
Dans les couloirs de l’université, Julia Danese et Manon Angel se demandaient encore où placer le pompon de leur coiffe, témoignant de l’excitation mêlée à l’appréhension des nouveautés de cette cérémonie. Ce jour-là, environ 80 étudiants prenaient place dans l’amphithéâtre Moissan, impatients de recevoir leur diplôme, sous les regards attentifs de leurs proches et encadrés par une dizaine de professeurs en robe universitaire.
Une nouvelle tradition en pleine expansion
Ces cérémonies, autrefois réservées aux diplômés de doctorat, aux écoles d’ingénieurs et de commerce, se sont largement démocratisées. Jean-Louis Beaudeux, doyen de la faculté de pharmacie, souligne l’importance de ces événements : « C’est un dernier rendez-vous hautement symbolique. » Désormais, même les titulaires de BTS, DEUST ou licences professionnelles peuvent participer à ce rite de passage.
À Marseille, l’école privée Kedge Business School a organisé huit cérémonies en deux jours, rassemblant 1 100 étudiants. Ferdinand Huet, responsable commercial de Diplomissimo, évoque une demande croissante pour ces événements, impliquant souvent des travailleurs temporaires pour répondre à l’afflux.
Un moment de fierté partagé
Ces cérémonies sont également un outil marketing pour les établissements, attirant de nouvelles recrues. Anna-Maria Danese, la mère de Julia, se souvient : « À mon époque, ça n’existait pas. » Alain Cariou, vice-doyen à Paris-Cité, note une prise de conscience croissante de l’importance de ces événements : « Elles créent un sentiment d’appartenance durable à l’université. »
Nira Navatheeswaran, major de sa promotion en « assurance qualité industrielle », ressent une « fierté partagée » avec sa famille. Sa sœur Nisha commente : « Avec cette tenue, on se croirait dans une série américaine. »
Une tradition aux racines historiques
Si les États-Unis sont souvent associés à ces cérémonies, la tradition remonte à l’Europe médiévale. Les professeurs et étudiants portaient des toges pour se protéger du froid. En 1809, Napoléon a établi une symbolique des couleurs toujours en usage pour représenter diverses disciplines.
Malgré leur désuétude après Mai 68, ces cérémonies nécessitent un investissement. Les facultés aux budgets limités font appel à des sponsors pour organiser ces événements. Nicolas Auzeil, responsable de la mention à la faculté de pharmacie, explique : « Il faut du temps de préparation et un sens de la mise en scène pour impressionner les parents. »