L’Union européenne dévoile des mesures destinées à soutenir l’industrie européenne du plastique recyclé, confrontée à la concurrence chinoise et à des coûts énergétiques élevés. La Commission propose d’intégrer le recyclage chimique aux règles obligatoires sur la proportion de matière recyclée et de renforcer le contrôle des importations pour éviter les distorsions du marché. Ces annonces s’inscrivent dans une réforme plus large de l’économie circulaire alors que l’Europe cherche à préserver sa compétitivité face à une demande asiatique en croissance.

Bruxelles avance des mesures pour la filière du plastique recyclé
Selon la Commission, l’objectif est d’établir un marché unique des plastiques recyclés et de simplifier les procédures administratives pour les recycleurs, en particulier les petites et moyennes entreprises, tout en garantissant un approvisionnement stable en matières recyclées. « C’est une étape essentielle pour établir un marché unique des plastiques recyclés, simplifier les procédures administratives pour les recycleurs, en particulier les petites et moyennes entreprises, et garantir un approvisionnement stable en matières recyclées », assure la Commission. En parallèle, Bruxelles promet de mieux contrôler les importations afin d’éviter une concurrence déloyale.
Au niveau mondial, la production de plastique vierge a atteint 430,9 millions de tonnes en 2024, en hausse de 4% par rapport à 2023. Plus de la moitié provient d’Asie (57,2%), et plus d’un tiers de la Chine (34,5%). Sur le segment du plastique recyclé, l’Asie domine également, avec 30,3% de la production en Chine et 24,6% dans le reste de l’Asie; l’Europe compterait pour 19% de cette activité, selon Plastics Europe, une organisation qui regroupe une centaine d’entreprises. Cette dynamique pèse sur l’Europe, déjà confrontée à des coûts énergétiques élevés et à une concurrence accrue sur les matières recyclables.
« Les réponses apportées à ce stade sont insuffisantes au regard des enjeux économiques, industriels et sociaux », a réagi le groupe Veolia, en pointe dans la demande de mesures d’urgence pour soutenir le secteur. « Il est impératif que la Commission prenne pleinement conscience de la gravité de la situation et adopte des mesures réellement à la hauteur des défis », a ajouté Veolia.
Vers un recyclage chimique et des objectifs plus clairs pour l’économie circulaire
La Commission présente ces mesures comme la première étape d’un cadre plus large visant à renforcer l’économie circulaire. Le recyclage chimique, bien que gourmand en énergie, est jugé utile pour certains emballages alimentaires et pourrait contribuer à stabiliser l’approvisionnement en matières recyclées, selon Bruxelles. Dans ce contexte, l’Europe cherche à protéger sa compétitivité tout en réduisant les flux de déchets et en promouvant des emballages plus « verts » sans sacrifier l’accès au marché intérieur.
Les chiffres européens sur les déchets d’emballage montrent une progression continue: selon les données de l’UE, chaque Européen produisait près de 190 kg de déchets d’emballages en 2021 et ce chiffre passerait à 209 kg en 2030 sans mesures supplémentaires. Cette tendance souligne l’enjeu d’une réforme structurelle qui soutienne les capacités industrielles locales tout en réduisant l’impact environnemental, notamment par le verdissement des emballages et l’amélioration des procédés de recyclage.