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Les trois partis du Parlement européen – droite, centre et sociaux-démocrates – ont trouvé un accord politique mercredi soir pour approuver la nouvelle équipe de la Commission européenne. Présentée par la présidente Ursula von der Leyen, cette équipe inclut pour la première fois une vice-présidence attribuée à l’extrême droite au sein de l’exécutif européen.
Si elle est approuvée par les eurodéputés, la nouvelle équipe sera composée de 11 femmes et 16 hommes, ce qui est légèrement en deçà de la parité promise.
Un accord salué à Bruxelles
Les chefs des trois groupes du Parlement européen ont exprimé leur soulagement. Le PPE (droite), Renew (centre) et le groupe social-démocrate (gauche) ont ainsi apporté leur soutien à l’ensemble des commissaires proposés par Ursula von der Leyen. Dans leur accord, les trois groupes se sont engagés à « travailler ensemble » de manière « constructive » pour défendre les « valeurs » européennes.
La gauche et le centre ont exigé un engagement du PPE, lui reprochant à plusieurs reprises de collaborer avec l’extrême droite depuis le début de la législature. La semaine dernière, par exemple, cette collaboration avait été critiquée lors de discussions sur une loi contre la déforestation.
L’extrême droite obtient un poste clé
Les négociations ont été particulièrement délicates pour trois noms de la liste, notamment Raffaele Fitto, proposé pour une vice-présidence à la Cohésion des territoires en raison de son affiliation avec le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia. Les sociaux-démocrates ont été divisés sur ce sujet, avec des socialistes français plaidant pour ne pas sceller d’accord tant que Fitto conserverait sa vice-présidence.
L’eurodéputé Pierre Jouvet a réagi en déclarant : « Pour la première fois, la Commission européenne aura un vice-président d’extrême droite. Je le condamne fermement et avec les socialistes français, nous voterons donc évidemment contre cette Commission ». À l’inverse, Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement italien, a salué la « tâche importante » confiée à Fitto, la présentant comme un signe de la « centralité retrouvée de l’Italie en Europe ».
Des tensions autour d’autres nominations
Une autre personnalité ayant suscité des tensions est l’Espagnole Teresa Ribera, pressentie pour la vice-présidence à la Transition écologique. La droite l’a accusée de mauvaise gestion des inondations meurtrières survenues fin octobre. Le PPE a attendu ses explications devant le Parlement espagnol avant de valider la nouvelle Commission.
Le nom du Hongrois Oliver Varhelyi a également provoqué des divisions. Proche de Viktor Orban, il a été critiqué pour son manque de réponses sur les droits des femmes et des LGBTQ+ lors de son audition. Bien qu’il devait devenir commissaire européen à la Santé, son portefeuille pourrait être réduit, les questions de santé reproductive étant confiées à la Belge Hadja Lahbib.
Composition de la nouvelle équipe
Il était impératif de parvenir à un accord d’ici le 1er décembre pour éviter un flottement à Bruxelles, surtout en vue du retour de Donald Trump, qui nécessite une réponse forte de l’Europe. Stéphane Séjourné, qui figure sur la liste, devrait occuper un poste de commissaire européen chargé de la stratégie industrielle.
Malgré l’accord, certains parlementaires estiment que les négociations ont obéré l’exercice des auditions. Marie Toussaint, des écologistes, a dénoncé les « petits arrangements » qui ont « brisé le cordon sanitaire avec l’extrême droite ».
Si elle est acceptée par les eurodéputés, la nouvelle équipe comptera 11 femmes et 16 hommes, avec quatre postes clés de vice-présidence attribués à des femmes. Lors du vote de la précédente équipe en 2019, trois commissaires avaient été récusés, mais cette fois, l’ensemble de l’équipe devrait être confirmée dans une semaine.