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Liban : Nouveau gouvernement face à Hezbollah et défis politiques

by Sara
Liban

Après plusieurs années de stagnation politique, le Liban a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement. Le Premier ministre Nawaf Salam a révélé ce samedi qu’il avait réussi à constituer une équipe ministérielle. Cette nouvelle administration marque un recul de l’influence du mouvement militant Hezbollah, qui a exercé un pouvoir considérable pendant plus d’une décennie.

Une victoire pour les réformateurs

Les voix réformistes au Liban se réjouissent ce week-end, espérant que le cabinet de Salam soit le prélude à un règlement définitif avec Hezbollah. Bien que certains observateurs, comme le journal L’Orient-Le Jour, notent que ce n’est pas une révolution, ils prédisent que ce gouvernement pourrait être la « meilleure administration » que le Liban ait connue depuis des décennies.

Défis à relever

Cependant, les attentes placées en Salam, en tant qu’étranger relatif dans le paysage politique, soulèvent des interrogations. Les élections parlementaires étant déjà programmées pour l’été 2026, son cabinet dispose de peu de temps pour faire ses preuves.

Malgré tout, Salam a déjà remporté une première victoire. Depuis environ 2008, le Hezbollah, associé à certains alliés, avait un quasi-droit de veto sur chaque grande décision politique, ce qui a maintenu la politique libanaise sous contrôle. Désormais, cette emprise est affaiblie.

Composition du nouveau cabinet

Parmi les 24 ministres du nouveau gouvernement, seulement quatre sont alignés avec le Hezbollah ou son allié Amal, une autre formation chiite. Cela inclut des portefeuilles clés comme ceux de la Santé et des Finances, bien que le Hezbollah conserve une certaine influence à travers ce dernier ministère.

Signes de changement

Une nouvelle dynamique semble se dessiner, comme en témoigne la reprise de l’enquête par le juge Tarek Bitar sur l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020. Cela envoie un message fort à une élite politique corrompue, incluant le Hezbollah, qui a longtemps obstrué toute recherche de vérité.

Une influence toujours présente

Malgré ces victoires, des doutes persistent. Salam, ancien président de la Cour à la Cour internationale de justice (CIJ), a une réputation impeccable, mais il devra affronter un puissant système qui a vu de nombreux réformateurs échouer.

La baisse de l’influence du Hezbollah ne peut être dissociée de la dévastatrice guerre avec Israël des quinze derniers mois, qui a entraîné plusieurs défaites pour le groupe, dont l’imposition d’un cessez-le-feu au cours duquel Israël a exigé un désarmement complet. Le cabinet Salam a déjà affirmé son intention d’agir sur ce point.

Contexte régional

Dans un pays aussi petit que le Liban, la politique est inextricablement liée à la dynamique régionale. Les États-Unis et l’Arabie saoudite sont perçus comme les moteurs de la nouvelle administration. Morgan Ortagus, la nouvelle représentante américaine pour le Moyen-Orient, a récemment déclaré triomphalement que « la victoire d’Israël sur le Hezbollah » était à saluer, une remarque qui n’a pas manqué de choquer de nombreux Libanais.

Il serait cependant imprudent de sous-estimer le Hezbollah. Son arsenal de roquettes demeure en partie intact et il est illusoire de penser que le groupe se désarmera facilement.

Manifestations de force

De plus, le Hezbollah démontre qu’il peut également exercer une influence en dehors du cadre politique. Récemment, des partisans du mouvement ont défilé en masse à scooter dans les rues de Beyrouth et d’autres villes, scandant « Chiites, Chiites » pour rappeler leur présence et leur importance dans le paysage politique libanais.

Liban | Gouvernement | Hezbollah | Politique | Réformes
source:https://www.volkskrant.nl/buitenland/nieuw-libanees-kabinet-zal-het-op-moeten-nemen-tegen-machtig-systeem-dat-menig-hervormer-heeft-zien-sneuvelen~bf67c891/

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