À Lille, le drame de la route s’est noué dans le centre-ville et conduit à la mise en examen d’un conducteur pour homicide routier après un refus d’obtempérer et des éléments liés au protoxyde d’azote retrouvés dans le véhicule. Samedi à 4 h 48, un piéton a été percuté par un véhicule roulant à vive allure et est décédé sur le lieu de l’accident, selon le parquet de Lille. Le conducteur présumé, un homme de 31 ans connu pour des délits routiers, a été mis en examen dimanche et placé en détention provisoire. Des bouteilles de protoxyde d’azote ont été retrouvées dans le véhicule et l’enquête cherche à déterminer une éventuelle consommation du produit au moment des faits. Des images du drame circulent sur TikTok et le cadre légal autour de ce phénomène est en évolution, avec des mesures locales et des renforcements législatifs.
À Lille, scène de l’accident et mise en examen du conducteur
Samedi 4 h 48, dans le centre de Lille, un piéton a été percuté par un véhicule roulant à vive allure et est décédé sur le coup, selon le procureur Samuel Finielz. Le conducteur présumé, un homme de 31 ans connu pour des délits routiers, a été mis en examen dimanche pour homicide routier avec au moins deux circonstances aggravantes, détaille le procureur: violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence, délit de fuite et refus d’obtempérer. « Des bouteilles de protoxyde d’azote ont été retrouvées dans le véhicule », selon le procureur, qui précise que l’enquête permet pour l’heure d’établir « une consommation de protoxyde d’azote contemporaine de la conduite du véhicule ». Filmées par un témoin, des images partielles du drame ont circulé sur TikTok.

Des images filmées par un témoin et diffusées sur TikTok ont circulé, montrant la scène et les réactions des témoins. Le procureur a rappelé que le véhicule était impliqué dans une affaire marquée par une fuite et un refus d’obtempérer, éléments centraux de la qualification d’homicide routier dans ce dossier.
Cadre juridique et mesures liées au protoxyde d’azote
Le Sénat a voté en mars la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote ou « gaz hilarant », sans aller jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, comme les députés l’avaient auparavant envisagé. L’avenir de cette loi dépendra des négociations entre les deux chambres et des adaptations possibles pour limiter les usages détournés du produit.
Par ailleurs, comme d’autres villes, Lille a pris en mai un arrêté interdisant l’utilisation, la vente ou la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique. Dans ce cadre, la loi créant le délit d’homicide routier a été promulguée en juillet après un long travail des familles et associations de victimes. Avec ce délit, les responsables d’accidents mortels de la circulation accompagnés d’au moins une circonstance aggravante sont désormais poursuivis pour homicide routier. Lorsqu’un conducteur se rend coupable d’au moins deux de ces circonstances, il est passible de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
Le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, en visite dans le Nord, a déploré un drame « intolérable », et a insisté sur la poursuite des conducteurs qui refusent d’obtempérer. « Nous ne baisserons pas la garde, on ne laissera rien passer sur le refus d’obtempérer », a-t-il ajouté, indiquant avoir donné comme instruction de « poursuivre les véhicules » et d’interpeller les conducteurs lors de ce type de délits, « en augmentation » selon lui. Des voix politiques appellent à une réponse pénale ferme et à une meilleure prévention du recours au protoxyde d’azote.
