Home ActualitéL’Onction des États-Unis : le financement du Jordanie maintenu malgré Trump

L’Onction des États-Unis : le financement du Jordanie maintenu malgré Trump

by Sara
Jordanie, États-Unis

Maintien du soutien financier américain à la Jordanie malgré les coupes annoncées par Trump

La Jordanie a reçu des assurances de Washington selon lesquelles la majeure partie de l’aide financière américaine, d’un montant annuel d’au moins 1,45 milliard de dollars, ne sera pas affectée, rapporte l’agence Reuters.

Cette aide comprend un soutien militaire et un appui direct au budget, faisant de la Jordanie l’un des principaux bénéficiaires des aides américaines, aux côtés de l’Ukraine, d’Israël et de l’Éthiopie.

Malgré les annonces de réductions massives des aides extérieures par le président Donald Trump en janvier, notamment la suspension de millions de dollars pour le plus grand projet de dessalement d’eau en Jordanie, des négociations diplomatiques intenses ont permis, dans les deux mois suivants, une reprise progressive de ce soutien, renforçant ainsi la stabilité financière du royaume.

Reprise des paiements et importance stratégique des financements

Quatre sources ont indiqué que les paiements ont repris dès mars pour l’entreprise américaine CDM Smith, chargée par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) de superviser le projet de dessalement et de transfert d’eau entre Aqaba et Amman, d’un coût de 6 milliards de dollars. Ce projet est considéré comme clé pour l’autosuffisance hydrique de la Jordanie.

Cependant, une partie des aides annuelles de 430 millions de dollars destinées aux programmes de développement reste gelée, ce qui impacte les secteurs de l’éducation et de la santé, jugés moins prioritaires stratégiquement.

Molly Heagy, doctorante à l’Université Harvard, souligne que Trump a protégé les financements essentiels à la stabilité jordanienne, notamment la défense, l’eau et le soutien budgétaire direct. Ces conclusions sont corroborées par des conversations avec des responsables américains.

Le porte-parole du département d’État américain a confirmé que l’aide militaire à la Jordanie demeure intacte, qualifiant le pays de partenaire solide jouant un rôle crucial pour la sécurité régionale.

Assurances diplomatiques et engagement américain renouvelé

Un accord a été pris pour poursuivre le financement militaire étranger à tous les bénéficiaires, après une revue menée par le secrétaire d’État Marco Rubio. Ces garanties ont été communiquées lors des récentes visites du roi Abdallah II et du Premier ministre Jaafar Hassan à Washington.

Cette évolution marque un recul par rapport aux menaces antérieures de Trump, qui envisageait de cibler l’aide jordanienne si le royaume refusait d’accueillir un grand nombre de réfugiés dans le cadre d’un projet visant à transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient ».

Lors d’une réunion privée à la Maison Blanche en février, Trump a assuré au roi Abdallah que l’aide américaine ne serait pas utilisée comme levier de pression pour obtenir des concessions politiques.

Débats au sein de la Maison Blanche sur l’aide jordanienne

Trois hauts responsables de la Maison Blanche ont récemment discuté de l’avenir du financement destiné à la Jordanie, concluant à l’importance capitale de la stabilité du royaume pour la sécurité nationale américaine.

Ils ont convenu de la nécessité de restructurer et d’augmenter cette aide afin de soutenir directement cet objectif. Aucun compromis politique spécifique n’a été évoqué, mais la position stable de la Jordanie, son traité de paix avec Israël et ses relations profondes avec les Palestiniens sont perçus comme un rempart contre l’élargissement du conflit au Moyen-Orient.

Le ministre jordanien des Communications, Mohammed Al-Momani, a exprimé sa gratitude pour le soutien économique américain et a affirmé la volonté de poursuivre les discussions bénéfiques aux économies des deux pays.

Pressions financières et contexte régional

Un haut responsable jordanien a souligné que les pressions financières sur la Jordanie ne servent pas les intérêts américains, en raison des « effets radicaux » qu’elles pourraient engendrer.

Récemment, la Jordanie a interdit les activités des Frères musulmans, qualifiant l’organisation d’illégale et prohibant toute activité qui contreviendrait à la loi.

Le 15 avril, le gouvernement jordanien a annoncé l’arrestation de 16 personnes accusées de fabriquer des roquettes et des drones pour semer le chaos. Les Frères musulmans ont nié toute implication.

Ce même jour, le Premier ministre jordanien a rencontré le secrétaire d’État américain pour discuter notamment de la menace posée par l’islam politique et les Frères musulmans, bien que le contenu exact de cette réunion sur l’interdiction n’ait pas été confirmé.

Tensions économiques et perspectives d’aide régionale

Un responsable jordanien et un cadre du renseignement régional ont averti que les pressions économiques risquent de provoquer des troubles parmi une population mécontente du traité de paix avec Israël et de la politique pro-occidentale du gouvernement.

Selon Wassim Al-Rabadi, ancien ministre de la Planification, la suppression de cette aide aggraverait le déficit budgétaire jordanien et alourdirait la dette, avec une perte estimée à 800 millions de dollars difficilement compensable.

Cependant, cinq sources, dont deux américaines, ont confirmé à Reuters que Washington a assuré à Amman le maintien du soutien financier prévu pour cette année, déjà inscrit dans un budget de 18 milliards de dollars.

Par ailleurs, une source jordanienne de haut rang a indiqué que l’Arabie saoudite envisage de fournir un paquet d’aide militaire pour renforcer les capacités défensives du royaume.

Accords financiers et coopération avec le FMI

Des responsables et un diplomate occidental ont révélé que la Jordanie est proche de finaliser un accord de durabilité pour compléter son programme d’aide avec le Fonds monétaire international (FMI), qui s’élève à 1,2 milliard de dollars sur quatre ans.

Ce nouvel arrangement pourrait permettre d’obtenir des versements supplémentaires allant jusqu’à 750 millions de dollars, bien que le FMI n’ait pas commenté cette information.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/5/1/%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d9%85%d8%a8-%d9%8a%d8%b3%d8%aa%d8%ab%d9%86%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d8%b1%d8%af%d9%86-%d9%85%d9%86-%d8%ae%d9%81%d8%b6-%d9%85%d9%86-%d8%ae%d9%81%d8%b6

You may also like

Leave a Comment