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L’Ukraine vote une loi historique contre l’Eglise orthodoxe de Moscou

by Chia
L'Ukraine vote une loi historique contre l'Eglise orthodoxe de Moscou

L’Ukraine vote une loi historique contre l’Eglise orthodoxe de Moscou

L’Ukraine a adopté une loi interdisant les groupes religieux liés à Moscou dans une démarche visant l’Eglise orthodoxe ukrainienne, qui est accusée par le gouvernement d’être complice de l’invasion russe à grande échelle du pays. Le parlement a voté la loi par 265 voix contre 29 mardi.

Un enjeu de sécurité nationale

La députée Iryna Herashchenko a qualifié ce vote d’ »historique » en déclarant : « Le parlement a approuvé une législation qui interdit une branche du pays agresseur en Ukraine, » sur Telegram. La plupart des Ukrainiens sont des chrétiens orthodoxes, mais la foi s’est scindée entre l’Eglise orthodoxe ukrainienne (UOC), traditionnellement alliée à l’Église orthodoxe russe de Moscou, et l’Église orthodoxe indépendante d’Ukraine, reconnue depuis 2019.

Relations ambiguës avec Moscou

L’UOC revendique avoir rompu ses liens avec Moscou après l’invasion de février 2022, mais Kyiv met en doute cette affirmation, lançant des dizaines de procédures pénales, y compris des accusations de trahison, contre des membres du clergé de l’église. Au moins un membre a été envoyé en Russie dans le cadre d’un échange de prisonniers.

Le président Volodymyr Zelenskyy a salué ce vote comme un pas vers le renforcement de l’indépendance spirituelle de l’Ukraine et devrait signer le projet de loi pour le promulguer.

Réactions international et locale

La Russie a condamné cette mesure comme un « coup puissant contre l’ensemble de l’orthodoxie », tandis que son Église, dont le patriarche a qualifié l’invasion de « guerre sainte », a dénoncé le projet de loi comme « illégal ». Les dirigeants ukrainiens accusent l’UOC d’avoir facilité la guerre de 30 mois de la Russie en Ukraine en diffusant une propagande pro-russe et en abritant des espions.

Le porte-parole de l’UOC, le métropolite Klyment, a réaffirmé que l’église n’avait aucun lien avec des « centres étrangers » et a critiqué le projet de loi, arguant qu’il visait les biens de l’église.

Confiance du public et implications futures

Des sondages d’opinion montrent qu’environ 82 % des Ukrainiens n’ont pas confiance en l’UOC. Le processus d’interdiction de l’église risque de prendre des mois, chaque paroisse orthodoxe étant une entité individuelle, avec neuf mois pour décider si elle souhaite quitter l’UOC. Après cette période, des actions en justice pourraient être engagées pour l’interdire.

Actions en cours et témoignages

À Kiev, des croyants priaient devant le monastère historique de Kiev Pechersk Lavra, ancien bastion de l’UOC, qui a été perquisitionné par les autorités en 2022. Une fidèle de 56 ans, Svetlana, a déclaré : « Il n’y a pas de politique ici. Nous venons juste prier pour nos enfants et nos proches… Je n’ai jamais vu d’agents du KGB, » en faisant référence aux allégations de collaboration avec les services de sécurité.

Le schisme entre les églises ukrainienne et russe a été provoqué par l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et la guerre entre Kiev et des séparatistes soutenus par Moscou à l’est du pays. Le dirigeant basé à Istanbul de l’Église orthodoxe orientale a accordé en 2019 l’autocéphalie à une branche dissidente, appelée l’Église orthodoxe d’Ukraine (OCU).

Opinions sur la loi

Dans la partie affiliée à l’OCU du monastère de la Lavra, Igor, 21 ans, a déclaré à l’agence de presse AFP qu’il soutenait la loi. Il a accusé l’Église orthodoxe russe d’être un agent du Kremlin qui « s’est tellement développé que nous allons devoir lutter contre elle pendant des décennies ».

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