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Le président brésilien Lula a vivement critiqué l’ONU et les institutions multilatérales pour leur incapacité à empêcher ce qu’il a qualifié de massacre en cours à Gaza. Lors d’une intervention à Putrajaya, il a dénoncé l’inaction des instances internationales face à la violence contre les Palestiniens et demandé des réponses plus efficaces de la communauté internationale. Ses propos interviennent avant le sommet de l’ASEAN, où il doit rencontrer le président américain dans un contexte diplomatique tendu mais en voie d’apaisement.
Critique envers l’ONU et les institutions multilatérales
Lula a déclaré aux journalistes que les institutions créées pour prévenir de tels drames « ne fonctionnent plus ». Il a souligné que ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée générale ne remplissaient aujourd’hui leur rôle attendu pour protéger les populations civiles. Selon lui, l’inaction collective face aux violences à Gaza traduit un effondrement des mécanismes internationaux de protection.
Le président brésilien a ainsi posé une question directe : qui peut accepter « l’extermination » prolongée dans la bande de Gaza ? Ce ton souligne l’urgence et la gravité, tout en appelant à une prise de position plus ferme des organisations internationales.
Bilan humain et dégâts à Gaza
La campagne militaire israélienne menée depuis deux ans contre Gaza est décrite par Lula comme une « guerre d’extermination ». Les chiffres évoqués donnent une image saisissante de l’ampleur de la catastrophe humanitaire :
- Plus de 68 000 personnes tuées ;
- Environ 170 000 blessés ;
- Près de 90 % des infrastructures et installations sévèrement endommagées ou détruites ;
- Plus de 200 000 tonnes d’explosifs utilisés selon les estimations rapportées.
Ces pertes massives ont provoqué une crise humanitaire profonde, aggravée par la destruction des services de base et des infrastructures civiles.
Accord de cessez-le-feu et médiation internationale
Un cessez-le-feu est entré en vigueur à la suite d’un accord conclu à Charm el-Cheikh le 9 octobre, négocié avec l’implication du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie, et avec la participation des États-Unis. Cet accord a permis une pause dans les hostilités et a ouvert des voies pour l’acheminement de l’aide humanitaire.
Pour Lula, cependant, cet accord ne doit pas masquer l’échec plus large des institutions internationales à prévenir la montée de la violence et ses conséquences tragiques.
Allusion à Donald Trump et portée politique
Le président brésilien a également semblé adresser une remarque indirecte au président américain en déclarant que « la marche d’un dirigeant la tête haute vaut plus que le prix Nobel ». Cette formule fait écho aux controverses récentes entourant les choix de prix internationaux et la critique publique entre administrations.
Dans la foulée, Lula a mentionné que des rencontres bilatérales sont prévues dans le cadre de sa tournée asiatique, notamment un rendez-vous possible avec Donald Trump lors du sommet de l’ASEAN. Ces interactions s’inscrivent dans un regain de dialogue entre Brasilia et Washington après une période de tensions.
Contexte des relations Washington–Brasilia
Les relations entre les deux capitales avaient été marquées par des frictions, notamment après des mesures américaines contre le Brésil et des accusations de « persécution politique » visant des responsables brésiliens. Des sanctions commerciales et des décisions diplomatiques avaient alors contribué à détériorer les liens.
Plus récemment, des entretiens et un appel téléphonique entre Lula et le président américain ont permis d’amorcer une normalisation progressive. Ce réchauffement diplomatique pourrait créer un cadre propice à des discussions conjointes sur des questions internationales, y compris la situation à Gaza.
Enjeux diplomatiques et appels à l’action
Les déclarations de Lula mettent en lumière deux enjeux principaux : la nécessité de réformer ou de revigorer les mécanismes multilatéraux pour qu’ils puissent effectivement protéger les civils, et l’importance d’une mobilisation internationale cohérente face aux crises humanitaires. Il appelle implicitement à une responsabilité partagée et à des actions concrètes pour éviter la répétition de telles tragédies.
À l’approche de rencontres diplomatiques internationales, ces propos devraient alimenter les débats sur le rôle de l’ONU et sur les moyens d’assurer une réponse plus efficace aux conflits contemporains.