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À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, les acteurs du secteur alertent sur le financement et l’accès aux soins, alors que l’ONG Aides annonce des baisses de subventions et un plan de sauvegarde de l’emploi. En France comme à l’international, les bailleurs réévaluent leurs priorités et les effets se font sentir sur le terrain. Le contexte budgétaire fragilise aussi les efforts de prévention et de dépistage, au moment où les chiffres mondiaux rappellent la persistance du virus dans de nombreuses régions.

En France, Aides et le financement public en baisse
Des subventions des mairies, des régions, des agences régionales de santé et du ministère de la Santé diminuent le budget de l ONG Aides, qui intervient sur l ensemble du territoire auprès des personnes séropositives et des populations vulnérables. L organisation a annoncé un plan de sauvegarde de l emploi et des licenciements, citant la généralisation du Ségur de la Santé comme facteur pesant sur ses finances. En 2025, on doit verser 1,5 million d euros qui doivent être financés par les financements privés. L É tat nous oblige à augmenter les salaires sans nous apporter la compensation nécessaire, a déclaré Marc Dixneuf, le directeur général.
« C est très préoccupant, car avoir moins de personnel sur le terrain, c est lutter moins bien contre le VIH », a déploré le directeur général de l ONG. Selon Aides, ces baisses de subventions auront également une incidence sur l épidémie et sur l accès au dépistage des populations les plus éloignées du système de soins. « Ça craque de tous les côtés », alerte Marc Dixneuf.
Contexte international et financement de la lutte contre le sida
Selon l ONUSIDA, en 2024, le VIH a tué 630 000 personnes dans le monde et 1,3 million de personnes l ont contracté. Le Fonds mondial fait appel aux dons tous les trois ans pour dégager un budget, mais cette année la tâche est plus difficile: les États-Unis ont réduit leurs aides et versent environ 4 milliards de dollars, soit 2 milliards de moins qu il y a trois ans. Les deux plus gros contributeurs européens ont également diminué leurs dons, passant de 1,3 milliard d euros à 1 milliard pour l Allemagne, et de 1,1 milliard d euros à 960 millions d euros pour le Royaume-Uni. La France, tout comme le Japon, n a fait aucune promesse de dons. Une situation qui préoccupe les autorités mondiales de santé.
PrEP et perspective sanitaire: entre espoirs et incertitudes
« En 2024, nous étions euphoriques. » L arrivée d une PrEP, un traitement préventif contre le VIH administré tous les six mois au lieu d un comprimé quotidien, avait ravivé les espoirs de stopper les nouvelles infections. Selon Le Parisien, les esprits s étaient ranimés; toutefois le récit rappelle que le désengagement des États‑Unis et d autres bailleurs peut freiner ces avancées. « On se disait : ça y est, on tient enfin l arme capable de stopper les nouvelles infections », a souligné le quotidien. Cependant, le risque demeure que le virus mute, avertit Le Parisien lors de l analyse de la situation.