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Le président français Emmanuel Macron a effectué une visite historique au Groenland, cette île immense et recouverte à 80 % de glace, pour affirmer la solidarité européenne face aux ambitions géopolitiques de Donald Trump sur ce territoire stratégique. Arrivé vers 11h20 locales à Nuuk, accompagné de la Première ministre danoise Mette Frederiksen et du chef du gouvernement groenlandais Jens-Frederik Nielsen, Macron a déclaré vouloir soutenir la souveraineté et l’intégrité du Groenland tout en se concentrant sur ses enjeux de croissance économique, d’urgence climatique et d’éducation.
La visite s’inscrit dans un contexte de tensions internationales croissantes autour de cette région, notamment avec l’initiative de l’ancien président américain Donald Trump, qui avait exprimé son désir de s’emparer du territoire autonome, riche en métaux rares et en ressources stratégiques, en invoquant des raisons de sécurité internationale. Macron a vivement exprimé son désaccord avec cette approche, estimant que cela ne correspond pas à l’esprit d’alliance entre nations.
Une démarche européenne distincte des ambitions américaines
Pour marquer sa présence, Emmanuel Macron a ensuite visité une frégate danoise, où il a passé en revue les forces militaires danoises, avant d’entretenir des responsables politiques danois et groenlandais. La rencontre a été saluée comme un « témoignage concret de l’unité européenne » face aux enjeux de sécurité et d’environnement dans l’Arctique. Cependant, certains projets, comme la visite d’une centrale hydroélectrique financée par l’Union européenne, ont dû être annulés à cause du mauvais temps.
Un contexte de tensions dans l’Arctique
Cette visite contraste avec le traitement réservé au vice-président américain JD Vance, qui s’était limité à une base militaire lors de sa venue. La population des 57 000 habitants, majoritairement inuite, rejette fermement toute idée de cession à une puissance étrangère, notamment les États-Unis, dont le Danemark rappelle que le Groenland n’est pas à vendre. La base américaine de Pituffik, située sur la trajectoire des missiles russes vers les États-Unis, représente un enjeu majeur de défense en cette région en pleine mutation due au réchauffement climatique.
Les enjeux sécuritaires et climatiques
Le réchauffement accélère la fonte de la glace, avec une vitesse 17 fois supérieure à la moyenne historique entre le 15 et le 21 mai, impactant directement l’environnement et les intérêts géopolitiques. La France, à travers cette visite, entend renforcer sa présence dans l’Arctique en réinvestissant dans la recherche et la connaissance de ces écosystèmes fragiles, à l’image de l’expédition historique de Paul-Emile Victor. En parallèle, le Danemark prévoit de consacrer deux milliards d’euros à la sécurité dans la région, tandis que l’Otan planifie l’installation d’un centre de commandement aérien en Norvège pour faire face aux ambitions militaires de la Russie dans la zone.