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Le président de la République, Emmanuel Macron, a évoqué ce mercredi l’expansion de l’antisémitisme, qu’il qualifie d’« essaimé » de l’extrême droite vers « certains rangs de l’extrême gauche et de la gauche ». Ces déclarations ont été faites lors de la remise du Prix Jean Pierre-Bloch de la LICRA à l’humoriste Sophia Aram et à l’animateur Arthur.
Des propos fermes sur l’antisémitisme
Lors de cette cérémonie à l’Élysée, Emmanuel Macron a dénoncé la nature de l’antisémitisme, la qualifiant de « poison » constitué uniquement de haine. « Une haine née à l’extrême droite, qui a prospéré à l’extrême droite et qui a su essaimer au-delà de l’extrême droite », a-t-il affirmé, ajoutant que cette idéologie malveillante avait malheureusement atteint « certains rangs de l’extrême gauche et de la gauche », où l’antisionisme serait utilisé comme un alibi pour justifier des propos antisémites.
Les accusations envers La France insoumise
La France insoumise (LFI), un parti de gauche radicale, fait régulièrement l’objet de critiques concernant ses positions sur l’antisémitisme, notamment depuis les événements du 7 octobre 2023. En mars, LFI a été sous le feu des critiques pour un visuel controversé mettant en avant le visage de Cyril Hanouna, un animateur de télévision juif d’origine tunisienne. Cette représentation a été assimilée à des affiches antisémites des années 1930, entraînant une condamnation pour atteinte au droit à l’image.
Clémence Guetté, députée de La France insoumise, a reconnu une erreur dans cette communication et a exprimé la nécessité d’assumer ses imperfections.
Les répercussions politiques
Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu’il ne suffit pas d’être opposé à l’extrême droite pour se revendiquer défenseur de la République, surtout si l’on propage des idées antisionistes et antisémites. Il a également critiqué le Rassemblement national, soulignant que l’antisémitisme, sous toutes ses formes, ne devrait pas être toléré.
Un rapport alarmant sur l’antisémitisme en France
En juin 2024, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a publié un rapport sur l’antisémitisme en France. Ce document met en lumière le fait que certains stéréotypes antisémites, tels que la croyance en un pouvoir excessif des Juifs ou le soupçon de double allégeance à Israël, persistent et même progressent. Selon le rapport, ce « vieil antisémitisme » se manifeste davantage à droite qu’à gauche, et plus particulièrement à l’extrême droite.
Les chercheurs de la CNCDH soulignent qu’il existe un antisémitisme à gauche, en particulier parmi les partisans de l’extrême gauche, mais à un niveau « sans comparaison » avec celui observé à l’extrême droite. Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH, a déclaré que l’idée que l’antisémitisme aurait migré vers l’extrême gauche est « totalement fausse ».