Dans un entretien publié ce 7 décembre par Les Échos, Emmanuel Macron a affiché une position plus ferme vis-à-vis de la Chine et évoqué la possibilité d’imposer des droits de douane sur certains produits chinois si Pékin ne réagit pas au déficit commercial croissant avec l’Union européenne. Le président rappelle que Washington applique déjà des tarifs élevés et affirme qu’« dans les tout prochains mois » l’Europe pourrait prendre des mesures fortes, « à l’instar des États-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois ». Il a aussi insisté sur le fait que « la Chine vient percuter le cœur du modèle industriel et d’innovation européen, historiquement basé sur la machine-outil et l’automobile ». Enfin, il appelle à réengager une politique de compétitivité et à chercher un front commun européen, tout en s’ouvrant à des investissements chinois dans certains secteurs.
Macron menace la Chine et les secteurs visés
Selon Les Échos, une dizaine de secteurs seraient concernés, notamment les batteries, le raffinage de lithium, l’éolien, le photovoltaïque, les véhicules électriques, les pompes à chaleur, les produits électroniques grand public, les technologies de recyclage, la robotique industrielle et les composants avancés. Le chef de l’État a insisté sur le fait que « nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », tout en appelant à une « réengagement d’une politique de compétitivité ». Il a aussi précisé que les investissements chinois en Europe « ne doivent pas être prédateurs, c’est-à-dire être faits à des fins d’hégémonie et de création de dépendances ». L’objectif est de protéger les secteurs les plus sensibles, notamment l’automobile, tout en poursuivant une ouverture mesurée qui puisse attirer des investissements chinois conformes aux règles européennes.

Réactions européennes et enjeux pour l’Union
Face à cette posture, l’Europe cherche à construire un front commun sans exclure totalement l’investissement chinois, tout en rappelant la nécessité de protéger les secteurs les plus exposés. L’Allemagne, très présente en Chine, est décrite comme « pas encore totalement sur notre ligne », ce qui complique l’unité européenne mais n’en demeure pas moins un sujet clé pour l’orientation future. Macron affirme que l’UE doit se protéger dans les secteurs les plus vulnérables – comme l’automobile face au rouleau compresseur des véhicules électriques chinois – et parallèlement « réengager une politique de compétitivité » : « la simplification, l’approfondissement du marché unique, des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière (…) et une politique monétaire ajustée », développe-t-il. L’objectif est de préserver l’indépendance industrielle tout en restant ouvert à des investissements qui respectent les règles communes.

Selon les comptes rendus, « Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen », et l’Europe poursuit des objectifs d’investissement tout en veillant à ne pas favoriser une dépendance durable envers Pékin. Le récit évoque aussi que les États‑Unis ont instauré des droits de douane dans un cadre qui a des répercussions sur les chaînes de production européennes, alimentant le débat sur l’équilibre entre protection et ouverture. Dans ce cadre, l’Europe est présentée comme un « marché d’ajustement » potentiel, ce qui renforce l’importance de coordonner les mesures pour éviter des distorsions majeures et préserver l’innovation et l’emploi sur le continent.