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Le président vénézuélien Nicolás Maduro a accusé les États-Unis de tenter d’imposer un gouvernement pro‑américain à Caracas, affirmant qu’un tel exécutif « ne tiendrait pas plus de 48 heures ». Il a réaffirmé que le Venezuela ne se laissera jamais « coloniser » et qu’il poursuivra ses échanges commerciaux avec le reste du monde.
Accusations de Caracas
Lors d’une allocution officielle, Maduro a déclaré que son pays a atteint « le plus haut niveau d’unité nationale » en respectant sa souveraineté et son indépendance. Il a qualifié les demandes américaines de « belliqueuses et coloniales », destinées selon lui à provoquer un changement de régime.
Le président a aussi lancé un appel à la population colombienne pour qu’elle s’unit face, selon lui, aux violations du droit international commises par « les gouvernements coloniaux du Nord ». Pour Maduro, l’unité entre le peuple et l’armée est essentielle pour protéger les droits du Venezuela sur son pétrole, ses minerais et son territoire.
Voix de Caracas à l’ONU
Le représentant permanent du Venezuela auprès des Nations unies a accusé l’administration américaine de violer l’article 2.4 de la Charte en menaçant d’utiliser la force et en imposant un blocus maritime unilatéral contraire au droit international. Il a aussi dénoncé des tentatives d’instaurer un blocus aérien qui mettraient en danger le trafic civil.
Selon ce diplomate, les déclarations du président américain ont franchi une ligne inédite en portant atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Venezuela, d’où la demande vénézuélienne d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour débattre de ce qu’il qualifie « d’agression continue ».
Un Conseil de sécurité sur le qui‑vive
Des sources diplomatiques indiquent que le Conseil de sécurité pourrait se réunir la semaine prochaine pour examiner la situation au Venezuela, voire plus tôt en fonction des développements. Un diplomate onusien a évoqué la tenue possible d’une session dès mardi, à la demande de Caracas.
Ces discussions interviennent alors que la crise diplomatique s’intensifie et que plusieurs acteurs internationaux scrutent l’évolution des tensions entre Washington et Caracas.
Pression sur le secteur pétrolier
Sur le plan économique, des médias internationaux rapportent des signaux contradictoires autour du retour éventuel des compagnies pétrolières américaines au Venezuela en cas de changement de régime. Certaines firmes auraient indiqué ne pas souhaiter reprendre leurs activités, même après un départ de Maduro.
Par ailleurs, des informations font état d’un quasi‑remplissage des dépôts pétroliers vénézuéliens, conséquence des restrictions américaines sur les exportations de brut. Washington a ordonné le gel des opérations des navires pétroliers sanctionnés à destination du Venezuela et a prévenu qu’il n’autoriserait aucune infraction à ce blocus.
Caracas a répondu en relevant la défiance : l’entreprise pétrolière nationale assure que les exportations de pétrole et de dérivés se déroulent normalement et que les navires continuent de naviguer en sécurité. Néanmoins, les sanctions cumulées ont déjà fait chuter la production en dessous d’un million de barils par jour et les importations du Venezuela en provenance de l’Union européenne ont diminué d’environ 75 %.
Enjeux régionaux et perspectives
La crise entre le Venezuela et les États‑Unis accentue les tensions régionales, en particulier avec la Colombie, appelée par Maduro à la solidarité. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si la diplomatie internationale parviendra à désamorcer les risques d’escalade.
Alors que les discussions au Conseil de sécurité sont attendues, la situation reste volatile sur les plans diplomatique et économique, et la question du pétrole demeure au cœur des préoccupations internationales concernant le Venezuela.