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Les maires de Málaga et de Séville relancent le débat sur une taxe touristique Málaga Séville, estimée par ses partisans capable de financer la propreté, la sécurité et l’entretien du tissu urbain face à la pression croissante du tourisme.
Málaga et Séville : demandes municipales pour une taxe touristique Málaga Séville
Málaga et Séville, deux des principaux moteurs économiques et touristiques d’Andalousie, poussent la Junta de Andalucía à instaurer un modèle de taxe touristique déjà appliqué ailleurs. Les maires Francisco de la Torre (Málaga) et José Luis Sanz (Séville) défendent un prélèvement généralement facturé par nuit et par personne afin que les recettes servent à améliorer des services tels que la collecte des déchets, la sécurité et l’entretien urbain.
Le maire de Séville, José Luis Sanz (PP), a reconnu que «son muchos vecinos de barrios de Sevilla que quieren implantarla», tout en précisant que «hay que buscar el patrón adecuado». Il rappelle que la capitale andalouse reçoit «todos los años casi cuatro millones de visitantes» et doit «mantener el casco histórico más importante de España», ce qui exige «instrumentos de financiación extraordinarios». Sanz affirme également que «es imposible mantener el volumen turístico de Sevilla con el IBI de los sevillanos» pour couvrir les services demandés par les touristes.
À Málaga, Francisco de la Torre (PP) a surpris en évoquant la possibilité d’un soutien financier qui «podría ser una tasa turística, y así lo digo, sin ningún reparo». La ville souhaite une taxe finaliste qui allègerait la charge sur le logement sans «castigar» le secteur, et propose que le prélèvement soit perçu par les hébergements au titre d’un montant par personne et par nuit.
Position d’autres municipalités andalouses
Plusieurs autres maires présentent des positions variées. À Cádiz, Bruno García (PP) indique que la mesure «se llevará a cabo si el sector quiere», précisant qu’il faudra un débat et qu’il s’agira d’une «decisión unánime y de consenso». À Granada, la présidente municipale Marifrán Carazo (PP) s’est dite en juillet 2025 disposée à demander à la Junta «una tasa con carácter finalista, consensuada con el sector y voluntaria», notamment pour répondre aux tensions du logement et financer la restauration patrimoniale via des initiatives comme le Plan Alhambra.
D’autres villes se montrent plus réticentes : Córdoba (José María Bellido, PP) juge que «no es una prioridad inmediata», sans exclure une taxe à moyen terme si la saturation augmente. Huelva (Pilar Miranda, PP) et Almería (María del Mar Vázquez, PP) ont refusé l’initiative en considérant qu’elle «no es necesario ni conveniente». Jaén (Julio Millán, PSOE) l’a écartée fermement, tandis que dans la province de Jaén le tourisme étant surtout concentré sur Úbeda, Baeza et la Sierra de Cazorla, l’idée suscite localement davantage d’intérêt.
La Junta rejette la taxe et avance une estimation de 150 à 200 millions d’euros
La Consejería d’Andalousie, dirigée par Arturo Bernal, rejette pour l’instant la taxe. Le gouvernement autonome soutient que «Los problemas complejos no tienen soluciones sencillas. El punto de partida de esta cuestión, y en el que estamos todos de acuerdo, es la falta de recursos de los ayuntamientos» et met en garde contre l’idée d’un prélèvement qui réglerait automatiquement les difficultés urbaines.
Sur le plan juridique, la Junta affirme qu’il s’agirait «de un tributo sin contraprestación» et que, par définition fiscale, il ne pourrait pas être affecté à une finalité spécifique. Le gouvernement autonómico estime également que, «desde el punto de vista práctico, este impuesto no ha solucionado los males que tendenciosamente se quieren achacar al turismo. No ha hecho que las ciudades estén más limpias, ni que estén menos tensionadas, ni que se soluciones el problema de la vivienda. En algunos municipios ya se ha elevado el impuesto a 15 euros por persona y día, y sigue sin ser la solución».
La Junta rappelle aussi que «el 33% de los que hacen turismo en Andalucía a lo largo del año es andaluz» et que le gouvernement régional a déjà procédé à plusieurs baisses d’impôts, estimant qu’il «no le pone nuevos» aux Andalous. Enfin, selon l’exécutif autonómico, la pression sur les grandes villes viendrait davantage de l’arrivée de résidents de la zone métropolitaine que du tourisme stricto sensu, et «el turismo siempre será parte de la solución, no del problema».
Sur le plan des chiffres, les partisans estiment que l’impact d’une taxe touristique pourrait générer un supplément de recettes de l’ordre de 150 à 200 millions d’euros, selon le modèle retenu. Des exemples internationaux sont cités pour étayer la démarche : Italie (Venise pourrait atteindre 10 € par jour), France, Pays-Bas, Grèce, Portugal, ainsi que des destinations lointaines comme le Japon, Bali ou le Mexique. En Espagne, certaines régions appliquent déjà ce type de prélèvement, notamment en Catalogne (Barcelone, Gérone, Tarragone…), en Galice (Saint-Jacques-de-Compostelle, La Corogne), aux Baléares et aux Canaries.
Le débat en Andalousie reste donc ouvert, partagé entre les municipalités qui réclament des outils financiers spécifiques et la Junta qui met en garde contre l’inefficacité supposée d’un tel impôt et ses limitations juridiques et pratiques.